Au commencement...

Pour commencer ce blog, parlons un peu de mon parcours et de mes expériences.

 

Je viens de l’île de la Réunion (à côté de l’île Maurice dans l’océan indien) et j’ai passé mon bac sur l’île. J’ai poursuivi mes études à Paris en Sorbonne pendant trois ans.

 

Malheureusement, ce n’était pas assez concret pour moi. Le contenu du programme était extraordinaire et les enseignants très bons mais le système d’évaluation mauvais et non-équitable. C’est pourquoi je me suis tournée vers le journalisme. Après trois ans et sans un diplôme en poche, j’étais un peu perdue. L’amie d’un ami suivait des cours de journalisme en école et m’a proposé de venir jeter un coup d’oeil pendant une journée portes ouvertes.

 

J’ai réussi le concours d’entrée et j’ai étudié trois ans dans cette école. J’ai eu la grande chance d’avoir de très bons enseignants. L’un d’entre eux, Eric Ouzounian, a travaillé pour la presse rock et alternative, parmi ses différentes expériences et un autre, Philippe Duvoux était journaliste radio et l’un des piliers de France Info. Ils sont toujours en activité et travaillent pour différents médias. Ils m’ont donné des bases solides, très précieuses dans le monde du travail et pas seulement dans le domaine du journalisme.

 

Lors de ma scolarité en école de journalisme, j’ai du faire des stages. Par ce biais, j’ai eu l’occasion de rencontrer un maître de stage qui a changé mon attitude professionnelle. Serge Zobéide était rédacteur en chef à RFO Radio Réunion (maintenant Première). Nous avons travaillé sans relâche sur ma voix pendant un mois et j’ai acquis de bonnes compétences radio qui m’ont servi dans d’autres domaines comme le chant et le théâtre.

 

J’ai obtenu mon premier poste de journaliste avec un site internet d’information sur la santé, Santé la Vie. Ca a été une première expérience professionnelle très intéressante car j’ai tout de suite travaillé sur tous les supports; radio, vidéo et écrit. J’en ai aussi appris plus sur le CMS.

 

Ma deuxième expérience professionnelle a connu plus de hauts et de bas. J’ai travaillé un an pour une société de production audiovisuelle. J’ai réalisé des revues de presse audio à propos de l’économie des télécoms pour la communication interne de la multinationale Orange. J’ai eu la chance de monter des vidéos d’entreprise et de doubler et sous-titrer du contenu audio et vidéo.

 

J’ai également travaillé pour la communication d’un festival de film à Paris. Une amie, Natalie Vella, directrice du festival et créatrice de Love Me Sugar, des masques de nuit de luxe (www.lovemesugar.com) m’a proposé de faire partie du projet. Ca a été une bonne expérience étant donné son étendue internationale.

 

Puis j’ai déménagé en Australie et j’ai travaillé pour la communication de différents théâtres et structures comme le Melbourne French Theatre, l’Australian Centre of Performing Arts et une comédie musicale hors-normes, ‘Death to Carnivale!’. Pour ce dernier, j’ai crée un site internet, réalisé des vidéos et fait un peu de communication en ligne.

 

Je travaille actuellement pour la ABC Radio; je traduis en français le site internet de Radio Australia. Je cherche toujours des opportunités en communication, dans les arts et dans les nouvelles technologies.

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Et maintenant ?

Je travaille actuellement dans une boulangerie française. Ce n’est pas facile tous les jours; c’est un travail physique difficile.

 

J’aime le contact avec le public mais des fois, c’est vraiment épuisant. Même si une adorable mamie arrive, vous demande le meilleur gâteau de la vitrine et vous assure qu’elle reviendra pour vous demander conseil sur le reste de la marchandise dans le magasin.

 

J’essaie de ne pas perdre la main sur certaines qualifications mais c’est une lutte de tous les jours. Comment est-ce que je pourrais faire des reportages sur les gâteaux ? Pour qui ? C’est le problème. Je pourrais travailler pour moi-même et créer mon propre média mais je n’ai pas cette énergie.

 

Ne pas travailler dans son domaine pendant un bon moment peut être un souci. Je perds un peu de confiance en moi et parfois, je me demande si j’ai rêvé mes compétences, si elles ont été surestimées…

 

Il y a aussi le bénévolat qui entre en compte. J’ai été bénévole pour trois structures différentes ici, l’une après l’autre. La première a été une blague pour moi. Mais tout de même une première expérience. J’ai rencontré des gens vraiment sympas au Melbourne French Theatre et à mon avis, une bonne metteure en scène, Iris Gaillard. Malheureusement, le gérant du théâtre n’a pas réalisé qu’un plan de communication se fait des mois avant les soirées de production. J’ai tenté de faire ce que je pouvais trois semaines avant. C’était dingue ! A la fin, on a eu un conflit. Mais le bon côté des choses est que j’ai rencontré une amie par ce biais.

 

Je suis toujours inquiète à propos de mon avenir. J’ai la chance d’étudier encore mais le tout est de choisir la bonne voie. J’espère vraiment ne pas me retrouver dans la même situation qu’à Paris et à la Réunion. Je vais bientôt avoir 28 ans et je hais ce goût de défaite dans ma bouche.

 

A Paris, c’est vrai, trop de monde essaie de faire la même chose. Mais c’est censé être l’endroit où les choses se passent.

 

A la Réunion, c’est vrai, il n’y a pas assez d’entreprises et une sorte de mafia locale. Mais je suis censée être locale.

 

Mais pourquoi ne pas devenir croque-mort ?! (Ou travailler pour des fours crématoires) Sécurité de l’emploi et industrie florissante !

 

Enfin bref…

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Les petits boulots

 

 

Les petits boulots semblent parfois être toute ma vie. Je n’en ai pas tant fait que ça mais assez pour la carcasse que je suis.

 

Ma meilleure expérience a été la première. J’avais 18 ans et je venais de débarquer de la Réunion. J’avais arrêté la fac à cause de soucis personnels et je devais trouver un petit boulot. Heureusement pour moi, les services sociaux m’ont trouvé ce boulot en banlieue. C’était une

 

agence de l’ANPE (maintenant Pôle Emploi) à Villejuif. J’étais agent d’accueil.

 

Mon métissage faisait penser aux gens que je venais d’Afrique du Nord, d’Amérique du Sud, d’Inde ou de je-ne-sais-où. Ils me faisaient venir de là où ils voulaient.Ce n’était pas toujours facile parce que certaines personnes pouvaient être aggressives, angoissées et attendre des

 

versements. A cette époque, l’ANPE ne gérait pas les allocations. Mais certaines personnes ne le savaient pas ou ne voulaient pas le savoir.

 

On avait un téléphone gratuit que tout le monde pouvait utiliser. Un jour, il y a eu une dispute autour de ce téléphone. Un homme a donné un coup de boule à une femme. Elle saignait et j’ai couru chercher un homme. Une femme m’a arrêté et m’a dit : "Mais vous devez faire quelque chose !" Pfff….

 

Un autre jour, un sans-abri était prêt à me baiser les pieds parce que l’agence lui a donné une seconde chance.

 

J’ai finalement quitté ce boulot. Pas à cause des gens mais à cause des collègues. C’était trop dur de travailler dans cette tension palpable. Ca remplissait l’atmosphère.

 

Mon deuxième petit boulot intéressant a été l’aide à domicile pour les personnes âgées.Je faisais le ménage, leurs courses et parfois, je discutais juste avec elles. A la fin, c’était quand même épuisant. Le ménage et les émotions.

 

Je n’ai jamais vraiment connu mes grand-parents, des deux côtés.

 

Une femme était vraiment méchante. Une vraie ‘Tatie Danielle’. Pour ceux qui n’ont pas vu le film, courez-le voir. Je nettoyais son appart’ et elle rendait la tâche vraiment ardue, se plaignait tout le temps, sabotait mon travail… Je me sentais vraiment comme sa vilaine domestique. Pour moi, son visage reflétait sa haine. Mais à la fin, elle pleurait de me voir partir. Elle m’a dit : ‘J’espère vraiment trouver quelqu’un aussi gentille que vous.’ J’ai été très surprise par ce retournement de situation.

 

Mon crève-coeur, mon tremblement de terre émotionnel, a été un homme. Pierre. Il ne pouvait pas beaucoup bouger, pas parler clairement. Je préparais son déjeuner tous les jours. Le chocolat lui était formellement interdit mais c’était son souhait le plus cher. J’ai craqué; c’était trop dur de ne pas lui refuser cette faveur. Et tous les jours, il cachait du chocolat dans mon sac. Je ne pouvais pas accepter, c’était une règle de l’agence. On pouvait avoir des soucis après, des vieux pensant qu’on les avait volés (et malheureusement, ça pouvait arriver).

 

J’étais intriguée par cet homme dont les murs étaient recouverts de cartes postales, posters et autres images du monde entier. Quel genre de vie cet homme avait eu ? Qui était-il ? Une fois, j’ai osé lui demandé de parler de son passé. Il était traducteur-interprète. Il a eu un AVC et a perdu la majorité de ses souvenirs. Je me sentais si triste pour cet homme qui devait avoir vécu des choses incroyables !

 

Je me souviendrais toujours de me dernière visite chez lui. Je pleurais en faisant sa vaisselle.Je m’étais attachée à lui. J’étais triste et en colère de le voir seul. Et quand j’ai fermé sa porte pour la dernière fois, j’ai pensé que je pouvais être la dernière personne à le voir en vie.

 

Une autre femme m’a marqué. L’agence nous donnait des sortes de fiches d’identité de nos clients avec des recommandations, des besoins spécifiques, etc. Celle-ci était quelque chose comme ‘mauvais caractère’. Et elle l’avait ! Je devais monter ses 7 étages à pied avec ses courses à cause de son ascenseur en panne et elle se plaignait encore.

 

Je l’ai vu deux fois. Le seconde fois, elle était complètement différente. Elle était tranquille, presque sympa et a beaucoup parlé de sa vie, de son arrivée et de ses attentes de jeune fille sur Paris. Le jour d’après, elle était morte.

 

J’ai eu d’autres expériences.

 

J’ai été hôtesse d’accueil pour une grosse agence sur Paris. C’était assez strict et la fille simple et parfois masculine que j’étais (suis) a débarqué dans un monde très différent. Je devais porter des talons hauts (qui me tuaient le dos et les pieds), du maquillage et un uniforme et je devais m’attacher les cheveux.

 

Prendre le métro habillée comme ça n’était pas ce que je préférais. Pour casser le côté trop femme, je portais des ballerines.

 

Certains hommes étaient vraiment sûrs de leur pouvoir de séduction sur une hôtesse d’accueil. Mais messieurs, la vérité est que vous êtes vraiment trop fats. Ni vos mouvements de sourcils, vos regards de mâle et vos bagouzes en or ne n’ont convaincues. Ils (hommes et femmes) pensaient aussi que nous étions décérébrées. Et ils ne se doutaient pas que nous étions pour la plupart étudiantes en architecture, business et autres. Ils pensaient aussi que nous étions en plastique ou matière non-organique. Une fois, en hiver, ils m’ont mis à l’extérieur au Louvre dans un courant d’air glacé. Je pense que je devais juste avoir une écharpe.

 

J’avais commencé une chanson là-dessus…

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Un peu de soulagement

Après ces longues journées de stress autour des études, des visas et de la vie en général, j’ai enfin de bonnes nouvelles.

 

Le père de mon élève a un ami qui travaille pour les services de l’immigration et il pourrait peut-être répondre à quelques unes de mes questions. Et sa fille va à l’Université de Monash et pourrait sans doute plus m’aiguiller que quelqu’un de là-bas que j’ai eu au téléphone. Je voulais y aller mais il n’a pas voulu me dire où se trouve le Centre pour les étudiants étrangers.

 

Mon élève et sa famille sont vietnamiens. Quand je les ai rencontrés la première fois, ils avaient déjà l’air très chaleureux et vraiment prêts à m’aider. Et ils en savent sur les débuts difficiles en Australie et sur les bonnes personnes sur votre chemin. Je leur suis vraiment très reconnaissante.

 

J’ai remarqué que ce n’était pas toujours facile pour les migrants asiatiques en Australie. Certains australiens peuvent être vraiment racistes et on retrouve les mêmes schémas qu’ailleurs; ils veulent nous prendre le travail, etc. Un peu comme les maghrébins et africains en France. Mais la situation et surtout l’Histoire sont très différentes.

 

J’étais un peu inquiète à l’idée d’enseigner mais les choses sont sans doute différentes ici. Je ne peux pas oublier à quel point ça peut être difficile pour les enseignants en France et à quel point les élèves peuvent être revêches. Je sais qu’avec les policiers, c’est l’un des plus hauts taux de dépression au boulot. Et en France, on doit d’abord aller dans les banlieues ou les zones difficiles. Je pense vraiment que c’est différent en Australie.

 

Je me sens aussi soulagée parce que je me sens vraiment bien avec ma famille. J’ai pensé à milles choses pendant toute la journée à propos de mon passé et de vieux conflits. Mais un dîner ensemble et tout allait mieux !

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A l'autre bout du monde

C’est marrant d’écouter les gens parler de la distance.

 

J’ai quitté mes parents, ma maison, mon premier amour et mon île à 17 ans. Je suis techniquement arrivée à 18 ans à Paris. J’y ai vécu 10 ans et maintenant, je vis à Melbourne en Australie.

 

Mes amis me manquent, ça, c’est sûr ! BEAUCOUP ! Mon île me manque, la mer, la cuisine, les montagnes et les cascades.

 

C’est aussi marrant de remarquer le comportement de certains français à l’étranger. D’habitude, en France métropolitaine, venir de la Réunion fait une sacrée différence. Vous venez de l’autre bout de la planète et vous avez la nationalité française mais certains doutent du fait que les Réunionnais aient des voitures et la télévision.

 

En Australie, vous devenez un français de pure souche. Certains français se croient, tout comme en métropole, fins de me parler avec un accent antillais. Sauf que ce n’est pas du tout situé dans la même région et que ce n’est pas la même culture.

 

Essayez de parler à quelqu’un qui vient du Sud de la France du Maroilles ou des moules-frites, vous ne serez pas déçu !

 

De ses 10 ans loin de chez moi, j’en sais un peu sur les anniversaires, Noël, l’amour à distance, être malade, etc.

 

Un jour, à Paris, une camarade de classe est venue me voir, en pleurs. ‘ C’est trop dur, je n’ai pas vu ma famille depuis une semaine !’ Et sa famille vivait en banlieue parisienne. Je ne pouvais faire ma méchante et lui rappeler que je devais prendre un avion pour voir ma famille à 10 000 kilomètres de là.

 

Mais en un sens, c’était plus facile pour moi parce que je n’étais pas si proche de mes parents. Maintenant, en Australie, je vis avec mes cousins et je me sens chez moi.

 

Et si je rentre en France ou si je pars ailleurs, chez moi me manquera beaucoup.

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Le bon choix (2)

Prendre une décision est un sacré truc.

 

Je pense qu’il est trop tard mais si j’avais 16 ans, je ne ferais pas les mêmes choix. Vraiment pas. J’aurais choisi la serrurerie je pense.

 

Un ami m’a dit récemment qu’il avait fait un BTS et qu’il pouvait toucher les Assedics après ses études. C’est peut-être possible pour les apprentis.

 

Peu importe, j’aurais travaillé plus tôt, peut-être monté ma boîte et je n’aurais eu aucun problèmes à migrer en Australie grâce à mes compétences.

 

J’ai besoin de nourriture intellectuelle mais j’aurais dû garder ça comme hobby.

 

Peu importe, les choix ont été faits.

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Le bon choix

Je me sens plutôt anxieuse à propos de cette prise de décision pour les études, Ca pourrait changer beaucoup de choses.

 

Trois filières m’intéressent : les relations internationales, l’enseignement (prof de français pour le secondaire) ou un mélange de sciences humaines, nouvelles technologies et communications.

 

Le programme des Relations internationales est juste magique pour la ‘journaliste’ que je suis (étais, je ne sais plus vraiment aujourd’hui). Ca ouvre des perspectives d’emploi à l’international.

 

J’ai eu une bonne expérience en donnant des cours de français à un étudiant. Mais est-ce que ce sera la même chose dans une classe avec certains élèves qui n’auront pas vraiment envie d’être là ? Celui-là adore la France, sa culture et la langue et il travaille dur. Je ne sais pas vraiment. Et puis, c’est un métier qui est dans la liste des métiers recherchés en Australie.

 

Et le dernier mélange parce que j’ai commencé avec le journalisme et ce serait peut-être bien de ne pas perdre cette base.

 

Je sais que j’ai la chance d’avoir ce choix et cette aide financière de mes parents. Mais j’ai peur de ne pas faire le bon choix.

 

Je me suis plantée en Sorbonne et j’ai réussi dans le journalisme selon certains professionnels mais au final, je ne suis nulle part. Et encore mettre beaucoup d’énergie et d’espoir est risqué pour moi. Je n’aurais pas la force d’essuyer un autre échec.

 

Je dois choisir : visa et sécurité financière, quelque chose qui m’intéresse…

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Chez moi

On doit penser à toutes les éventualités quand on prend une décision.

 

Rentrer chez moi est l’une de ces éventualités. Mais le sens de ‘chez moi’ a beaucoup évolué pour moi.

 

Pendant longtemps, ça a été la Réunion, mon lieu de naissance, mon enfance et ma jeunesse. Mon climat, mon décor et mon univers créatif.

 

Puis, vivant plus à Paris qu’à la Réunion, ce lien s’est un peu étiolé. Je partageais moins de choses, je ratais le train-train quotidien là-bas.

 

Mais est-ce que je pouvais dire que j’étais "chez moi" à Paris ?

 

Puis, l’Australie. Je suis ici ‘chez moi’ avec la famille mais mes ‘chez moi’ réunionnais et parisien subsistent. A Paris, j’avais (j’ai) des refuges : des endroits et des gens. A la Réunion, des endroits mais ça va au-delà. C’est plus une question d’ondes.

 

Bien sûr, je devrais dire que ‘chez moi’ est dans mon coeur, dans ma tête ou un truc comme ça.

 

En fait, quand j’y pense vraiment, ce qui me ramène ‘chez moi’, c’est la nourriture. Cuisiner (surtout pour mes amis) et manger. Quel estomac sur pattes !

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Des bougies d'anniversaire depuis mon lit

Mon anniversaire aurait pu être un flop. J’étais malade comme un chien; je n’avais du mal à respirer, un peu de fièvre et du mal à me mouvoir.

 

J’ai appris à mes dépens à quel point le temps est tordu à Melbourne. Vous devez avoir dans votre sac une écharpe, des lunettes de soleil et un parapluie. C’est une question de survie !

 

Je n’ai pas eu le droit de boire à cause des antibiotiques.

 

Mon anniversaire me rappelle que je vieillis, ce qui est toujours difficile pour les femmes, avec ces foutaises sur le fait d’être moins séduisante, etc. Maintenant, je ne me sens plus concernée. Non, mon principal souci pour l’instant est mon avenir. J’ai passé une nuit entière à réfléchir au bon choix.

 

Cette année est particulière. Ca fait dix ans que j’ai quitté la Réunion. Je repensais à Paris et à mes débuts. Mais les choses vont peut-être changer maintenant et je serais peut-être plus poursuivie par ce fantôme.

 

Enfin, c’était un bon anniversaire car j’ai eu beaucoup d’amour venant de partout. Des messages de personnes que j’aime et c’était le plus beau cadeau que je pouvais avoir !

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Créative ou dispersée

Hier soir (enfin hier soir pas trop tard, cette bronchite continue de me tuer), j’ai eu une conversation intéressante sur ma façon de penser.

 

J’expliquais à ma famille que je peux aller assez loin et comment mon entourage peut appréhender cette démarche.

 

Vu que je m’informe sur les formations et les études en ce moment, je regarde dans des directions assez différentes telles que la serrurerie, les relations internationales, l’enseignement, le journalisme (mais pas convaincue par ce choix car je sais comment ça fonctionne et quelles sont les opportunités dans le domaine) et le cinéma (technique).

 

Mes amis se divisent généralement en deux catégories : ceux que ça enchante et ceux que ça désespère.

 

Je dois admettre que j’ai beaucoup moins d’amis dans la première catégorie mais quel pied d’en parler avec eux ! Je pense tout spécialement à une amie, Fanny.

 

Nous passions des après-midis à développer des concepts inédits, à monter des plans incroyables, à réfléchir à leur réalisation et aux détails… Nous étions libres et puissantes en un sens ! Pleine de vie et de motivation ! A cause de cette précarité (marché du journalisme à Paris) et grâce à cette façon de penser, nous avions des brainstormings riches et je lui suis reconnaissante à vie pour m’avoir montrée que je n’étais pas seule et que ça pouvait même être une qualité. Bon, nous étions une équipe et cette démarche est une composante d’une équipe. Seule, on peut se perdre, exactement ce qui m’arrive. Hm, je voulais dire, ce qui pourrait m’arriver.

 

La seconde catégorie a un point de vue totalement différent sur ma façon de penser. Pour eux, je suis simplement dispersée. Je ne sais pas ce que je veux dans la vie (sans doute un peu vrai mais qui sait vraiment ce qu’il veut ? Et on ne sait jamais ce qu’il peut arriver) et je dois me concentrer sur une chose à la fois. Je ne peux rien accomplir parce que je mets trop d’énergie dans différentes choses.

 

Mes parents n’ont pas arrêter de me seriner toute ma jeunesse que je devais passer des concours de la fonction publique. Pour moi, c’était une voie toute tracée vers la mort. "Morte d’ennui"; j’avais même pensé à mon épitaphe.

 

Bien sûr, j’ai compris plus tard, en apprenant plus sur leurs passés, pourquoi ils ne voulaient pas que je souffre de problèmes financiers. Mais c’était dur pour moi de tuer mes quelques rêves restants.

 

Oui, bon, c’est vrai, il y a une part de vérité. Juste une part parce qu’il n’existe plus aujourd’hui de sécurité de l’emploi. Dans le journalisme, j’étais grillée parce que je n’avais pas de réseau dans ce monde clos. Mais au fond, c’est un peu la même rengaine dans les autres boulots. C’est difficile pour moi de penser autrement en Australie à cause des restrictions liées au visa temporaire. Et si je rentre en France ou à la Réunion, pour quel genre de boulot je pourrais postuler ?

 

Je "rêve" d’être simple…

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Sauce amère

Terrible de voir certaines choses…

 

Est-ce que Melbourne et mes choix artistiques ont été judicieux ? 3 expériences, fort intéressantes mais au final, on arrive à la même conclusion.

 

J’ai vu "Yes Man" hier soir et ça m’a fait sourire. Bon, déjà, Jim Carrey est l’un de mes acteurs favoris. Mais ensuite, ce truc de dire oui à tout bout de champ a fait écho à ma propre histoire. Quelle bonne poire ce mec ! Surtout que même ses amis savent et veulent en profiter.

 

Un peu mon parcours en somme. Sauf que de mon côté, je dois vérifier que mon travail ne soit pas "volé". Comment vole-t-on un travail ? On ne met plus de nom dessus ou on le dégrade et du coup, il acquiert un nouveau propriétaire. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid.

 

J’ai eu des nouvelles du monde radiophonique. C’est intéressant de voir qu’un ancien de RFI, travaillant maintenant à la SBS, va travailler également pour Radio Première dans le Pacifique depuis Melbourne. J’avais fait ma demande il y a quelques mois et le rédacteur en chef m’avait sorti qu’il avait déjà des correspondants à Sydney et Brisbane (bien que Melbourne soit vraiment éloignée et ne partage pas du tout la même actualité !) et qu’il n’avait besoin de personne d’autre.

 

Oui, je sais ! J’entends déjà les vipères du fond : "Oui, mais tu sais bien comment fonctionne ce milieu, bla bla bla…" Oui mais ça ne m’avance à rien, au contraire, ça recule tout d’un plan; je me sens encore moins valorisable (si je ne l’ai été).

 

Pas terrible d’attirer la pitié non plus. Je n’ose plus vraiment expliquer ma situation. Pis un ami m’a dit récemment : “Mais il faut parler de tout ça” en évoquant une situation antérieure aussi glorieuse que celle d’aujourd’hui. Mais je sais bien que chacun a sa petite vie, que c’est normal, que chacun a ses préoccupations. C’est la vie !

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Humain

J’ai pris un verre avec des amis et une jeune handicapée dont elle s’occupe. C’était un bon moment ! Ca m’a montré autre chose, plus proche de ce que je suis, de mes convictions, loin des peurs stupides de tous les jours, des râles ordinaires de gens riches et en bonne santé.

 

Je pense que je suis encline à la compassion. Oublions la référence religieuse. Prenons-la pure.

 

J’aime aider. J’aime rendre la vie des autres meilleure si je le peux.

 

Sortir, être amis, simplement danser, la musique. Elle m’a montré ces choses simples.

 

Ca fait écho à l’enseignement : le partage. Et plus encore avec l’enseignement, la transmission.

 

Je crois en autrui (parfois à mes dépens). Je crois en son bonheur.

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Boule de poils

Quelle journée intéressante !

 

Je suis actuellement une formation courte à l’Université de Monash, "Gestion évènementielle". Ca a été un soulagement parce que l’intervenant a mentionné beaucoup de choses que je faisais de moi-même, sans aucune formation. J’ai aimé quand il a aussi évoqué le fait qu’il fallait ‘honorer son équipe’. Je me demandais pourquoi je ne trouvais pas l’énergie nécessaire pour postuler dans la communication ou être impliquée dans des projets artistiques mais j’ai une bonne mémoire sélective. Refuser de voir ce qui est vraiment emmerdant.

 

Mais parfois, ça saute aux yeux.

 

Deux fois, j’ai été bénévole, fait un bon boulot en communication (selon les professionnels) et au final, je m’entends dire "Bon, on va payer un professionnel maintenant" et on a même osé me donner leurs salaires.

 

Comment suis-je censée me sentir après ça ? Et deux fois avec peu de temps entre les deux ?

 

Revenons à nos moutons. En même temps, c’était bizarre de faire face au prosélytisme. Et on ne peut pas penser un instant que je suis assez bête pour ne pas cerner ça, la séduction et des mots comme "Uniting church" (en Australie, un agglomérat de plusieurs églises chrétiennes), "spiritualité" et "life coach".

 

Il a aussi évoqué un autre truc "marrant". Il a dit que dans les cinq prochaines années, tout sera question de communautés. Je me disais que je n’appartiens à aucune communauté et que je suis bien comme ça, sans étiquette.

 

Enfin, c’était quand même intéressant parce que j’ai appris quelques trucs. Puis, je me suis rendue au bâtiment Enseignement pour avoir plus d’infos sur le Master d’enseignement. Mais j’ai d’abord besoin d’obtenir l’IELTS, le test d’anglais…Mais je me suis sentie bien aujourd’hui, moins décérébrée.

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Refuge musical

J’écoutais "Airbag" de Radiohead hier dans le train. J’ai été immédiatement transportée à mes 17 ans avec ma meilleure amie. Cette période de ma vie a acquis un statut mythique.

 

J’étais en train d’oublier à quel point la musique est un refuge intemporel. Surtout avec la musique classique. J’ai eu la chair de poule en écoutant la version magique de Klaus Nomi de "Samson et Dalila". Sa voix est tellement particulière et c’était un tel personnage.

 

Ca m’a rappelé à quel point ça me manque d’être secouée de sanglots après un opéra grandiose à l’Opéra Bastille. Même ces terribles consommateurs quittant rapidement la salle, pressés de prendre leur taxi et de reprendre le cours d’une routine ordinaire au plus vite, incapables de savourer le moment et tous les sentiments puissants en découlant, ceux-là me manquent.

 

Oui, je devrais penser au positif. Hier, au boulot, j’ai servi et j’ai discuté peu avec un client et j’ai peut-être un boulot pour quelqu’un d’autre via ce contact.

 

J’aurais apprécié que mon aide en école de journalisme pour certaines personnes m’ait été profitable. Je ne peux pas dire que je regrette mais dans la majorité des cas, les gens ont souvent la mémoire courte. Mais je ne suis dans des rapports calculés…

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Stimulation

Ca me fait beaucoup de bien d’avoir un peu de stimulation intellectuelle. J’en avais tellement besoin !

 

Aller à Monash et participer à cette formation courte m’a montré le bon chemin : celui des études. Je me demande toujours quelle voie choisir parce que la gestion d’évènements me va bien aussi. Et je sais que l’enseignement sera un peu plus statique. J’aime sortir, expérimenter et j’ai vraiment adoré faire ça quand j’étais reporter radio.

 

Des amis m’encouragent à faire des reportages radio dans mon coin mais c’est trop dur. Notamment parce que je n’ai pas beaucoup de retour dessus. Je pense que j’ai besoin de travailler avec d’autres personnes mais je n’ai pas trouvé de partenaires ici.

 

La seconde partie de la formation était assez intéressante.

 

L’intervenant a souligné l’importance du "retour sur le projet" et ça m’a fait sourire. Je n’en ai jamais eu un seul parmi toutes mes expériences. J’aurais bien aimé mais ça n’est jamais arrivé. C’est dommage pour les gens qui planifient d’autres évènements. Mais une fois de plus, c’était un soulagement de voir que j’étais dans le vrai.

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Bile douce

L’amertume qui m’étreignait ces derniers temps a été atténuée par les clients. Deux clientes sont revenues me voir pour me remercier des conseils prodigués. Ca fait toujours plaisir !

 

Je réfléchis toujours à mon avenir, aux formations que je pourrais faire et je me demande si je ne vais pas rentrer un peu à la Réunion pour une pause mais aussi profiter (j’avoue) du système français et surtout des formations bien moins chères.

 

Pour la suite, j’hésite entre revenir à la Réunion, revenir en Australie ou partir vers une autre destination telle que l’Argentine.

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Décisions et bonnes nouvelles

J’ai pris de grandes décisions.

 

J’ai démissionné de la pâtisserie. J’ai été très énervée concernant des décisions managériales. C’était une décision difficile à prendre mais au final, je me sens vraiment mieux.

 

Je rentrerais à la Réunion à la fin janvier. Je ne suis pas prête à mettre 25 000 dollars dans des études. Je préfèrerais les mettre dans une affaire. Mon plan est de rentrer, d’étudier pour être prof de français et puis, de revenir en Australie. Je vais essayer de trouver un boulot en communication, dans le tourisme ou l’enseignement.

 

La bonne nouvelle est qu’après 10 ans de galère, j’ai enfin eu mon permis ! Je n’y crois toujours pas ! J’ai commencé à la Réunion, changé mille fois d’auto-école parce que je déménageais une fois par an pendant 10 ans et je n’avais pas le temps de m’y consacrer. Mais ici, en Australie, je l’ai eu !!!

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Aller de l'avant

Je me sens beaucoup mieux. Mais également étrange.

 

Je ne suis pas encore une touriste mais mon statut de ‘résidente’ va bientôt arriver à terme. Le point positif est que dans quelques semaines, je vais vraiment apprécier l’Australie et sa nature (ce pour quoi j’étais aussi venue). Je pense déjà à planifier mon budget pour mes voyages autour de Cairns et en Tasmanie.

 

Je prépare aussi dès maintenant mon retour à la Réunion : j’actualise mon site internet et mon CV. J’ai plus de recul maintenant pour voir que j’ai fait plus que ce que j’espérais. Partir à l’étranger est déjà une expérience en soi mais je savoure mes efforts maintenant. J’espère que les employeurs réunionnais apprécieront.

 

Je dois avouer que j’aime cette position : pas encore dans une potentielle routine. Je me sens libre et bien, confiante en moi avec mon dernier succès (permis de conduire).

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Coup de fil, Die Knef et Tasmanie

Aujourd’hui était une bonne journée malgré une pluie incessante. J’ai eu un coup de fil aussi réconfortant qu’un chocolat chaud onctueux en cette humide et fraîche journée de ‘printemps’. Il faut savoir que le temps de Melbourne, pour ceux qui ne le savent pas, est très capricieux. On peut ici avoir un temps d’hiver en été et vice versa. Oui, bon, c’est vrai, l’hiver n’est pas aussi rude qu’en Europe ! Mais avec cette humidité, le froid perce les vêtements.

 

Mes journées sont assez calmes ces temps-ci. Je prépare des bijoux que je compte aller vendre dans des boutiques et sur des marchés pour avoir quelques sous, je continue d’enseigner le français, toujours en contact avec la ABC Radio et j’aide une amie pour la communication d’un spectacle sur une actrice allemande à la vie sulfureuse, Hildegard Knef. ‘Die Knef’ sera joué du 1er au 4 décembre au Butterfly Club. Si vous souhaitez en savoir plus, faites donc un tour sur le site officiel du spectacle : www.dieknef.com. Une histoire vraiment intéressante sur la condition des artistes allemands (notamment allemandes) à Hollywood. Non seulement le sujet est très intéressant mais le boulot en lui-même l’est grandement; je ‘circule’ sur des sites en allemand. Oui, je dis ‘circule’ car je n’ai fait qu’un an d’allemand en troisième langue, que j’aurais bien voulu continuer d’ailleurs car cette langue m’attire beaucoup ! J’y reviendrais sans doute un jour, parmi mes mille projets ! J’écume donc actuellement les sites des communautés allemandes, autrichiennes et germanophones de tout poil dans le Victoria. Heureusement pour moi, ‘Kontact’ n’est éloigné ni du français ni de l’anglais !

 

Je suis aussi heureuse de retrouver un peu ma créativité. J’ai des fantasmes de nature inquiétante et enchanteresse grâce à la préparation du voyage en Tasmanie. Ce que j’ai lu m’a inspiré une variation au piano (que je posterais bientôt).

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Busy-ness

On ne peut pas dire que je m’ennuie en ce moment.

 

Je fais toujours mes petites créations (bijoux, fascinators) et bonne nouvelle : je me suis aujourd’hui rendue à la boutique The Pixie Collective (http://www.thepixiecollective.com) et j’ai signé un contrat pour pouvoir vendre mes créations chez eux ! Je pense à déposer mon stock la semaine prochaine. C’est une très jolie boutique pleine de petits trésors !

 

C’est une très bonne amie, Jessielea Skillicorn (fondatrice de la marque Pweky) qui m’a mis la puce à l’oreille. Nous avons d’ailleurs discuté d’un prochain spectacle au club Abode le 4 novembre prochain; quelque chose sur les thèmes de la comédie et de la mode. Elle voudrait que je joue l’une de mes chansons. Je pense à ‘Hot’. Ca va me faire du bien de reprendre un peu le chemin de la scène !

 

Je continue de promouvoir le spectacle "Die Knef", même si des soucis internet entravent un peu le chemin.

 

J’ai une nouvelle élève pour des cours de français, avant de partir en Tasmanie. Je crois que l’enseignement me plaît vraiment. Lors de mon dernier cours, je commençais à parler de littérature et ça a été une bouffée de plaisir. Les Lettres me manquent. Je pense même à étudier des modules de littérature (même non-diplômants) hors de mon master. Puis j’ai surtout la grande chance de côtoyer un extraordinaire pédagogue. Le cousin de mon père, qui m’accueille gentillement chez lui, a été professeur de maths à Oxford et ici, à Melbourne. Il a rédigé des méthodes de maths. Patient, ayant un don inné pour captiver les étudiants, il sait faire et je bois ses paroles.

 

Puis, nouvelle aventure : j’ai l’honneur de réaliser une coiffure de mariage pour une amie !

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Melbourne Cup, l'enseignement et à la française

C’était la Melbourne Cup aujourd’hui. Quasiment tout était fermé, tout le monde avait mis ses beaux habits et les fascinateurs ont fleuri par cette _soi-disante_ journée de printemps.

 

C’était assez cocasse de voir des gens habillés en costard avec une glacière (appelée ‘Esky’ en Australie) et d’autres divers accessoires. Je ne juge pas, ayant moi-même été victime de la pression sociale française, surtout à Paris. Vous ne pouvez pas sortir sans être bien habillée, maquillée, etc. On pense que les françaises sont classes mais c’est qu’elles en ont l’obligation ! Non, je blague. Elles le sont sans doute.

 

Je suis plus ‘relax’. C’est un des points qui m’a plu en Australie. Mais en même temps, je réalise par cette expérience, que je ne suis pas si ‘relax’ que ça.

 

J’ai été élevée à la française. Même si je revendique mes racines et ma façon d’être anglo-saxonne innée, j’ai pris conscience de cette empreinte en moi. J’ai besoin de plus ou moins prévoir, avoir une vision à moyen-terme. Je ne peux pas vivre avec une vision à trop court-terme.

 

Ou bien je vieillis…

 

Enfin.

 

Je continue d’apprécier mon apprentissage de l’enseignement avec une seconde élève. Elle est en 3ème. Vu que je pars en Tasmanie, je n’aurais malheureusement pas l’occasion de la voir beaucoup mais je vais essayer de lui donner des clés et des méthodes de travail pour la suite.

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C'est reparti pour un tour

Je me suis remis activement à la recherche d’emploi, sur la Réunion pour l’instant et je sais que ce ne sera pas facile _comme d’habitude_.

 

On pourrait se dire que j’ai l’avantage d’être locale d’un point de vue extérieur mais en réalité, ça ne change rien.

 

J’ai postulé pour un poste dans une radio très écoutée et ma candidature n’a pas été retenue car ‘il faut être disponible immédiatement’ alors que l’annonce précisait que le billet d’avion (mais de métropole!) était pris en charge. Et au passage, je ne travaille pas vraiment ici mais peu importe, on m’a dit que je pourrais ‘être reçue’ lors de mon arrivée. Affaire à suivre sur place donc…

 

Pour les sociétés de production, je sais bien que c’est un petit monde. Ceci dit, les radios, les médias de façon générale, c’est pareil.

 

Je ne sais plus vraiment vers quoi m’orienter. Un autre endroit, une autre voie… Car je pense à ‘abandonner’ le journalisme, voire même la communication et tenter plus l’aventure du côté des cours à domicile et/ou du social (écrivain public, cours d’alphabétisation).

 

J’avoue que j’ai la chance d’avoir de la ressource et d’essayer de faire de nouvelles choses, d’essayer d’étendre mes compétences à d’autres domaines mais au final, je me demande quand même où je vais et surtout à quoi tout cela me sert.

 

J’ai eu une discussion très intéressante avec une Australienne, jeune entrepreneuse hier. Comme d’autres personnes croisées ici, elle me souhaite de réussir à obtenir un visa permanent et de pouvoir apporter à l’Australie. Mais les choses sont loin d’être faciles. Même après mes deux ans de master (si j’y suis autorisée, une incertitude), il me faudra toujours débourser environ 20 000 dollars pour un diplôme d’enseignement valide en Australie. Et je ne sais vraiment pas où les trouver…

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Les bienfaits des gens désagréables

On devrait toujours remercier les gens qui sont horribles avec nous.

 

Oui, finalement, ça aide à aller de l’avant.

 

J’ai récemment reçu une demande d’interview au sujet d’Internet en Australie de la part d’un bloggeur (avec un tas de certifications dans sa signature). J’étais assez surprise par cette demande, n’étant pas qualifiée dans le domaine, surtout pour parler des données techniques mais j’ai tout de même proposé mon simple point de vue d’utilisatrice lambda. Cet homme m’a répondu qu’il pensait que j’étais ‘internet-minded’ (en anglais dans son mail) et que désolé, non merci. Je me suis d’abord sentie vexée; que faisais-je donc à utiliser les réseaux sociaux, le CMS, etc. ? Mais ça m’a apporté au final.

 

Cette petite histoire et mes deux réponses négatives pour des postes de journaliste m’ont poussé à me concentrer sur l’essentiel. Est-ce que je veux rester dans ce monde et souffrir des egos des autres, des luttes pour le pouvoir et des batailles superficielles ? La réponse est non. Non, je ne veux respirer seulement selon le bon vouloir de quelques décideurs. Non, je ne veux pas rentrer dans un pays où un président dit à sa population de se serrer la ceinture et de payer plus d’impôts en réduisant dans le même temps l’impôt sur la fortune. J’ai récemment entendu que la France avait plus de 2 millions et demi de millionnaires sur son sol.

 

Puis j’ai pensé : ‘Qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce que j’aime quand je travaille ?’

 

J’aime beaucoup de choses mais deux points principaux ont émergé.

 

Tout d’abord, j’aime l’aventure humaine. Je l’ai vraiment appréciée en tant que journaliste; je pouvais en avoir plusieurs dans une seule journée, étant parfois aussi proche qu’une amie ! Ca pouvait être de la joie, de la tristesse, de la colère. Je l’ai aussi appréciée lors de ma petite expérience dans le social : aider et partager. Des mots, des actes et parfois juste une présence.

 

Et puis, j’aime la langue. Française et anglaise. Espagnole aussi mais j’y reviendrais plus tard, je suis un peu occupée ces temps-ci ! Oui, j’aime la langue française. J’écris des journaux intimes depuis l’école primaire. L’écriture est pour moi un procédé magique qui permet d’insuffler la vie aux mots (humblement), d’allumer un feu dans les ténèbres glacées d’une page blanche. J’ai détesté la grammaire pendant très longtemps. Pourquoi chercher un ordre dans ce flux ? Je pensais qu’elle essayait de capturer la vie dans les mots pour la tuer et la disséquer. Quand j’ai étudié la grammaire en Sorbonne, ça m’a rappelé ces peintures de leçons d’anatomie. Tous ces docteurs autour d’un corps mort (ou à moitié-mort) qui a vécu (comme eux) parlant du processus de digestion ou autre. Pour sûr, ça été très utile mais je suis sentimentale.

 

Mais l’enseignement du français, surtout de la grammaire française, m’a donné un nouveau point de vue. Tout comme ma nouvelle relation avec les maths et mon usage quotidien de l’anglais. Je la considère davantage comme une structure et une façon de penser.

 

C’est vraiment dommage que l’éducation prenne une si mauvaise voie en France. C’est pourquoi j’envisage vraiment l’enseignement du français à l’étranger. La France doit gérer de gros problèmes sociaux et économiques et elle perd la qualité de son éducation. Même avec une bonne politique, ça prendra du temps de changer les programmes et de réconcilier enseignants et élèves.

 

J’ai été très chanceuse d’avoir une bonne éducation grâce à mes parents, mes professeurs et mes rencontres. Et je voudrais apporter la même chose aux autres.

 

Et la bonne nouvelle, c’est que je pense à une version plus courte du master car je ne pense pas rester longtemps à la Réunion (liée économiquement à la France). C’est une formation sur 10 mois et une première étape pour l’enseignement du français à l’étranger. Je pourrais toujours faire un master plus tard.

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Araignée du soir

Hier soir, alors que je me rendais à l’avant-première de "Die Knef" (que je recommande à tous les Melbourniens !), j’ai croisé une ancienne "camarade de classe" (de l’école de journalisme) dans le train.

 

J’ai mis du temps à mettre un nom et un contexte sur ce visage. Elle m’a fait un signe de la main et le temps que mes neurones se connectent, j’avais déjà dépassé le temps de réponse.

 

Cette fille a été major de notre promo. Au début, je m’entendais bien avec elle. Puis, on a eu des différents. Nous n’avions pas non plus le même âge, bien que pour moi, ça ne soit pas tant être un critère.

 

Je me suis demandée si elle était là en vacances ("Dis donc, elle doit avoir de l’argent…") ou en études ("Dis donc, elle doit avoir ENCORE plus d’argent !"). Quelque chose me disait qu’elle n’était pas là en Working Holiday Visa.

 

Puis je me suis dit "Rho, Nathalie, quelle vilaine jalousie ! Pense à ceux qui sont encore plus dans la panade que toi…". Oui, et puis, j’essayais de me dire qu’à ma place, les autres ne s’en sortiraient peut-être pas mieux. On a pas tous les mêmes chances et c’est comme ça.

 

Tout ça m’a fait me sentir comme un combattant contre l’adversité. Oui, enfin, revenons un cran en-dessous : un combattant du quotidien. A Paris, cette expression aurait pris une connotation péjorative alors qu’ici, elle est davantage porteuse d’espoir.

 

Et avec toutes les araignées que je croise ici le soir…

 

"Araignée du soir, espoir".

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L'humour des conducteurs de train

Je suis allée dîner chez une amie hier soir du côté de Prahan. En prenant le train, j’ai une fois de plus eu droit à une petite pépite d’humour de la part du personnel de gare.

 

Ce sont des gens vraiment marrants en fait ! Derrière leurs gilets fluos estampillés "Metro" se cache l’âme d’un humoriste, j’en suis quasiment sûre. C’est maintenant la troisième fois que j’assiste à ce petit spectacle qui détend au passage les zygomatiques des passagers et crée une atmosphère bon enfant sur les quais et dans les wagons.

 

Ces amuseurs de gallerie sont souvent autour de la gare de Richmond. La première fois, juste avant d’entrer en gare, le conducteur nous a raconté une anecdote à propos de son grand-père (que je n’ai pas complètement saisi, la qualité audio ne permet pas une compréhension correcte à la francophone que je suis, ceci doublé d’un fort accent australien). C’est sympathique et les regards échangés entre passagers surpris par cette bonhommie sont tellement plus agréables que les regards soit bovins soit aigres des usagers parisiens (eh oui, je ne peux pas trop faire de comparaison avec la Réunion, le réseau de transports en commun étant sous-développé).

 

La deuxième fois, notre train quittait la gare de Richmond. "Bonjour chers voyageurs, il semblerait que nous ayions pris la mauvaise voie." Quoi ?! "Nous pouvons encore rattraper la bonne voie à une intersection mais il faut que le feu soit vert. Croisons les doigts !" QUOI ?! "Ca a marché, nous sommes maintenant sur la bonne voie. Merci !" Euhhm… Bien. Ils aiment aussi l’action ces conducteurs de train !

 

Et enfin, la dernière fois était hier. Le train était en retard (toujours à la même gare) et la personne chargée des annonces sur le quai essayait de détendre les passagers qui auraient pû être énervés (oui parce que bon, on est quand même en Australie, pays du ‘No worries’, "Pas de souci" en français). Il s’amusait à faire des comptes-à-rebours de quelques secondes.

 

Enfin…

 

J’ai donc passé la soirée avec cette amie rencontrée dans un contexte particulier. C’est assez étrange la vie quand même. J’ai appris le concept de ‘serendipity’ (pas de traduction en français mais j’explique ensuite) en Australie. ‘Serendipity’ est un concept à mi-chemin entre ‘heureux hasard’ et ‘c’était écrit’. Et j’ai eu pas mal d’épisodes de ce genre ici !

 

J’ai rencontré Helen lors d’une collaboration qui a mal-tournée. J’ai été exploitée, je me suis sentie insultée et j’ai l’impression d’avoir perdu du temps mais j’ai trouvé une amie. Ca m’a fait penser à tous les gens que j’estime sur Melbourne (oui, je pense à tout ça dans le train, vu que j’ai en général une bonne heure de trajet !). Ma famille et mes amis de tous horizons.

 

En parlant avec Helen de mille choses, nous avons évoqué nos rapports aux grandes villes et nous nous disions qu’ils étaient finalement assez proches de ceux avec des humains. Si ça se passe mal depuis le début, ça reste ancré. Je me dis que je ne suis pas faite pour les grandes villes. Même si mon rapport à Melbourne est incomparable à Paris. Je suis étrangère mais je suis beaucoup moins secouée par la froideur urbaine qu’il pourrait y avoir. Les rapports coloniaux étant exclus, ça aide forcément !

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Radio Nostalgie

Je suis nostalgique de la radio.

 

J’aimais tellement travailler le son, écrire pour la radio, créer des ambiances. La vidéo et l’écriture sont bien différents pour moi. D’ailleurs, ce n’est pas la même écriture. Les images parlent d’elles-même en vidéo et on utilise donc moins de mots, c’est une structure beaucoup moins travaillée. Je trouve beaucoup de plaisir et d”espace’ dans l’écriture mais j’aime aussi utiliser ma voix. C’est quelque chose de très intime. Comme l’écriture.

 

J’aime la radio car c’est un défi d’écriture et une scène. Mots et intonation, musique et construction littéraire. Bien sûr, je pourrais continuer d’alimenter mon audioblog. Mais ce n’est pas la même chose… Le son n’a pas la même dimension sur le web. C’était d’ailleurs ma crainte à la fin de mes études (j’ai fait une spécialité radio) : quel avenir pour la radio ? Du moins la radio que nous avions connu jusque-là : un certain format et une instantanéité. Et encore, parlant de format, j’aurais voulu connaître les histoires radiophoniques avec bruitages et tout ! Il me semble que ma mère a connu cette époque. La Réunion a longtemps été en retard en matière de média et de culture mais a connu un bond phénoménal ces dix (environ) dernières années. Ces romans radiophoniques étaient pour le coup un bijou d’écriture et de jeu d’acteurs !

 

Je craignais que le numérique ne mette le son en conserve et que les journalistes radio n’aient plus jamais ce frisson de l’antenne. Vu que je suis un peu déconnectée du milieu, il est difficile pour moi de savoir si cette crainte est avérée ou pas.

 

Arte Radio semble faire des choses plus ou moins intéressantes mais comme d’autres, ils s’érigent en forteresse imprenable, refoulant les requêtes comme des manants pouilleux. Puis, en terme d’écoute, ma crainte s’est avérée juste. Perdu dans la galaxie internet, le son n’attire que la petite population d’amoureux du son et ne peut pas draguer de nouveaux auditeurs curieux.

 

J’espère que mes demandes en radio seront positives, la dernière en date étant dans une contrée lointaine…

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De retour en "ville"

Je suis de retour ‘en ville’.

 

Je me suis sentie vraiment bizarre à l’aéroport de Melbourne et sur le chemin vers la maison. Vous en saurez bientôt plus sur mon séjour en Tasmanie dans l’article que je prépare.

 

Je reviens juste sur cette sensation bizarre.

 

Je suis clairement tombée amoureuse de la Tasmanie, malgré les températures fraîches. En fait, il ne faisait pas froid (sauf à Cradle Mountain) mais le vent du Pôle Sud, lui, était froid. Mais la nature était tellement belle, divine, enchanteresse que moi, lézard-né, amoureuse de la chaleur, je n’ai pas eu de soucis avec les températures. Je suis tombée amoureuse de la quiétude et du côté sauvage de la Tasmanie. Bien entendu, l’hiver doit être difficile. Je me suis sentie en paix en Tasmanie. Mon portable ne passait pas, pas l’espoir de trouver un cyber café; j’en avais besoin. Peut-être que j’en ai besoin.

 

La sortie de l’aéroport a été un déversement de gens partout, d’urbanité et de pollution. Tout ce mouvement m’a fait bizarre. Je me suis sentie bizarre quelques jours. D’ailleurs, je ne me suis pas encore rendue en ville…Je me suis sentie bien au milieu de la nature, comme sa progéniture.

 

Grâce à cette expérience, je continue mon travail personnel sur ce que je veux dans la vie. Je veux vivre proche de la nature. J’ai même commencé à regarder à des opportunités professionnelles dans ce sens.

 

J’ai été très touchée par un ami qui a essayé de me convaincre de revenir en France, à Paris, pour faire mes études. J’apprécie beaucoup cette attention. Mais j’ai trop souffert de cette atmosphère sulfurique. Je n’ai pas de place, d’armes, rien dans ce monde. J’ai eu de la chance de rencontrer mes amis mais je n’ai aucun espoir pour une vie professionnelle à Paris, je dirais presque ni même en France. J’ai continué de postuler et lorsque j’ai eu des réponses, c’était toujours ‘Oh, comme c’est dommage, on a trouvé quelqu’un mieux que vous’ ou ‘Quel dommage ! Vous n’êtes pas sur le territoire actuellement et nous n’allons pas vous attendre.’

 

Travailler avec la nature me semble pour l’instant plus noble.

 

J’ai pris mon vol pour aller à Wellington en Nouvelle-Zélande. Je compte chercher un travail et avoir un visa permanent.

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2012 : année de l'espoir

2012 semble être une bonne année.

 

J’ai laissé mes soucis en 2011 pour être une battante. Quelques minutes seulement avant les douze coups de minuit, nous étions en train de jouer aux cartes et j’ai eu 3 jokers dans ma main : pas le choix, 2012 sera l’année de la chance.

 

J’ai passé de bonnes fêtes en famille à Moss Vale dans le New South Wales (non loin de Sydney). Nous avons vu Canberra en rentrant vers Melbourne et ses 40 degrés.

 

Mais tout peut changer car j’ai une potentielle bonne opportunité à la Réunion !

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