On devrait toujours remercier les gens qui sont horribles avec nous.
Oui, finalement, ça aide à aller de l’avant.
J’ai récemment reçu une demande d’interview au sujet d’Internet en Australie de la part d’un bloggeur (avec un tas de certifications dans sa signature). J’étais assez surprise par cette demande, n’étant pas qualifiée dans le domaine, surtout pour parler des données techniques mais j’ai tout de même proposé mon simple point de vue d’utilisatrice lambda. Cet homme m’a répondu qu’il pensait que j’étais ‘internet-minded’ (en anglais dans son mail) et que désolé, non merci. Je me suis d’abord sentie vexée; que faisais-je donc à utiliser les réseaux sociaux, le CMS, etc. ? Mais ça m’a apporté au final.
Cette petite histoire et mes deux réponses négatives pour des postes de journaliste m’ont poussé à me concentrer sur l’essentiel. Est-ce que je veux rester dans ce monde et souffrir des egos des autres, des luttes pour le pouvoir et des batailles superficielles ? La réponse est non. Non, je ne veux respirer seulement selon le bon vouloir de quelques décideurs. Non, je ne veux pas rentrer dans un pays où un président dit à sa population de se serrer la ceinture et de payer plus d’impôts en réduisant dans le même temps l’impôt sur la fortune. J’ai récemment entendu que la France avait plus de 2 millions et demi de millionnaires sur son sol.
Puis j’ai pensé : ‘Qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce que j’aime quand je travaille ?’
J’aime beaucoup de choses mais deux points principaux ont émergé.
Tout d’abord, j’aime l’aventure humaine. Je l’ai vraiment appréciée en tant que journaliste; je pouvais en avoir plusieurs dans une seule journée, étant parfois aussi proche qu’une amie ! Ca pouvait être de la joie, de la tristesse, de la colère. Je l’ai aussi appréciée lors de ma petite expérience dans le social : aider et partager. Des mots, des actes et parfois juste une présence.
Et puis, j’aime la langue. Française et anglaise. Espagnole aussi mais j’y reviendrais plus tard, je suis un peu occupée ces temps-ci ! Oui, j’aime la langue française. J’écris des journaux intimes depuis l’école primaire. L’écriture est pour moi un procédé magique qui permet d’insuffler la vie aux mots (humblement), d’allumer un feu dans les ténèbres glacées d’une page blanche. J’ai détesté la grammaire pendant très longtemps. Pourquoi chercher un ordre dans ce flux ? Je pensais qu’elle essayait de capturer la vie dans les mots pour la tuer et la disséquer. Quand j’ai étudié la grammaire en Sorbonne, ça m’a rappelé ces peintures de leçons d’anatomie. Tous ces docteurs autour d’un corps mort (ou à moitié-mort) qui a vécu (comme eux) parlant du processus de digestion ou autre. Pour sûr, ça été très utile mais je suis sentimentale.
Mais l’enseignement du français, surtout de la grammaire française, m’a donné un nouveau point de vue. Tout comme ma nouvelle relation avec les maths et mon usage quotidien de l’anglais. Je la considère davantage comme une structure et une façon de penser.
C’est vraiment dommage que l’éducation prenne une si mauvaise voie en France. C’est pourquoi j’envisage vraiment l’enseignement du français à l’étranger. La France doit gérer de gros problèmes sociaux et économiques et elle perd la qualité de son éducation. Même avec une bonne politique, ça prendra du temps de changer les programmes et de réconcilier enseignants et élèves.
J’ai été très chanceuse d’avoir une bonne éducation grâce à mes parents, mes professeurs et mes rencontres. Et je voudrais apporter la même chose aux autres.
Et la bonne nouvelle, c’est que je pense à une version plus courte du master car je ne pense pas rester longtemps à la Réunion (liée économiquement à la France). C’est une formation sur 10 mois et une première étape pour l’enseignement du français à l’étranger. Je pourrais toujours faire un master plus tard.
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