Je pars, une fois de plus. C’est toujours un moment mitigé, un départ.
J’ai passé de bons moments avec mes amis sur la plage de l’Ermitage même si la chaleur et l’ensoleillement était vraiment à leurs combles. François, mon petit ami, a même eu des coups de soleil. Nous avons rendu une petite visite aux poissons du lagon puis apprécié un pique-nique. Tout comme les nombreuses familles ce samedi-là.
Un sentiment étrange m’a traversé cet après-midi lorsque je me suis rendue sur la tombe de mon oncle au Port. Je suis née là, dans cette ville aux températures brûlantes toute l’année. J’ai vécu mon enfance près de la centrale thermique. “Le début est la fin et la fin le commencement.”
J’ai finalement réussi à fermer ma valise. Je vais rester au moins 2 ans en Australie. J’ai rangé tout ce que j’ai pu. Mes amis vont me manquer. Une nouvelle vie m’attend et ça va démarrer fort avec la recherche d’un logement !
Adélaïde est une ville très agréable. J’aime beaucoup Melbourne mais Adélaïde correspond davantage à mes attentes : une taille humaine et une nature à promixité.
Ma famille et mes amis sont à Melbourne mais au final, c’est seulement à une heure de vol de là.
Le voyage depuis la Réunion fut long : 24 heures de voyage dont 5 heures d’escale à Perth ! Mais ça valait bien ce périple.
Le premier jour a démarré sur les chapeaux de roue avec la gestion de plusieurs détails administratifs, de banque, etc. avec une température extérieure de 41 degrés tout de même ! J’avais l’impression de me balader dans un four…
Le souci maintenant reste le logement. Je me sens un peu prise en sandwich entre les quelques nuits restantes à l’auberge de jeunesse et une rentrée qui va bientôt démarrer. Mais l’Australie est fondée sur l’optimisme et je dois maintenant suivre ce nouveau chemin !
Je ne peux pas dire qu’Adélaïde soit une terre promise (petit clin d’oeil au grand nombre d’églises) mais ça y ressemble fortement pour moi. Quel plaisir d’avoir été accueilli par Sana, un étudiant afghan résidant en Australie depuis plus de 10 ans via MYSA (un organisme d’accueil des étudiants étrangers en Australie méridionale). Ils font vraiment du bon boulot. Quelques jours plus tard, nous avons rencontré Sumati qui nous a donné plus de renseignements sur la vie en général à Adélaïde. C’est aussi agréable ici de ne pas être jugé sur l’âge pour notre reprise d’études comme on le fait en France.
Nous étions un peu stressé par le logement avec des visites en ville et dans la banlieue nord de Prospect mais bonne nouvelle : nous allons signer un bail vendredi pour un appart dans le nord de la ville !
La prochaine étape est le boulot mais je ne suis pas si inquiète que ça puisque le domaine recrute et que j’ai une précédente expérience melbournienne.
C’est bon de retrouver l’Australie. J’ai remis mes papiers australiens en place et ranger les français pour l’instant. C’est un brin schizophrène mais ce n’est pas désagréable !
J’ai vu mon campus et les ateliers de boucherie, pâtisserie et oenologie donnent envie de commencer au plus vite !
C’était la première journée d’orientation aujourd’hui. J’ai eu l’occasion d’apprécier la qualité de service du TAFE (centre de formation pour adultes) et je suppose que c’est la manière australienne d’agir. Ils ont une façon très intelligente de dire les choses; sympa et à l’écoute mais en même temps, ils font bien comprendre qu’on a intérêt rester dans les clous.
J’ai craint un moment de sentir le poids de l’âge en reprenant mes études. J’ai même lu une expression à ce sujet : ”mature student” qui pourrait se traduire par ”étudiant de seconde jeunesse” ou ”vieil étudiant” en poussant le bouchon. Mais lorsque j’ai vu la variété des autres étudiants internationaux tant en âge qu’en parcours, je me suis sentie délivrée de ce sentiment qui me semble assez français (je ne connais pas assez les autres pays pour pouvoir tenir la comparaison).
Les choses se profilent plutôt bien. Après avoir trouvé un appart très sympa du côté de North Adélaïde, je me prépare maintenant à ma période d’essai de serveuse samedi. J’espère vraiment avoir ce boulot car j’aime beaucoup conseiller les clients sur les plats, le vin et leurs petites histoires.
J’ai aussi rencontré le directeur de l’Alliance française et ça a l’air intéressant. Ils vont organiser le French Film Festival en mars et plein d’autres évènements. J’ai acheté quelques livres là-bas pour quelques sous.
Cet air de Queen me trotte dans la tête depuis que je suis arrivée à Adélaïde et que j’ai découvert la popularité de ce deux-roues ici. Il faut dire que je suis aussi arrivée au moment du Santos Down Under Tour et qu’il s’agit d’un grand évènement cycliste comparable au Tour de France.
Du coup, j’ai voulu moi aussi expérimenté une petite balade en vélo en ville. Et Adélaïde, ce n’est pas aussi plat qu’on le dit ! Ou alors, je ne suis vraiment plus en forme, ce qui est honnêtement sans doute le cas.
Ce qui me chagrine un peu, c’est qu’un très bon vélo m’attend à Paris dans une cave et le rapatrier me coûterait sans doute un bras. J’ai donc acheté un nouveau vélo ici en attendant de me décider sur son sort.
Par contre, les cyclistes locaux ne sont pas des rigolos. Un soir, nous étions en terrasse et un professionnel a carrément éclaté son vélo. Ca a fait un bruit de bouteille en plastique écrasée.
Un point intéressant : un cadenas dit U est appelé ici un D. Au final, c’est logique quand on y pense car un D est fermé !
J’ai démarré mes cours de cuisine et j’ai même passé mes premiers tests. Ca s’est bien passé pour la pratique et ça a frôlé la réussite totale avec 99% de bonnes réponses !
Je me suis coupée sur trois doigts au cours de la première semaine mais maintenant, ça va mieux : plus de pansements bleus ! (car ils sont requis dans les cuisines pour pouvoir les identifier facilement s’ils tombent dans la nourriture)
Je pensais avoir quelques bases de cuisine et il faut quand même dire que ma nationalité fait que j’ai quelques facilités. Les cours m’ont confirmé tout ça.
J’apprécie vraiment cet apprentissage car ça dépasse l’enseignement et la connaissance : c’est un vrai partage et de l’amour que l’on sert dans l’assiette. Ca me permet aussi d’apprécier encore plus la culture française à sa juste valeur. J’avais déjà ressenti ça avec la langue française lorsque je l’enseignais modestement en 2011 à Melbourne.
J’ai eu la chance d’assister à la première d'”Amour” de Michael Haneke hier soir. J’ai beaucoup pleuré pour diverses raisons.
Globalement, ce film m’a rappelé beaucoup de choses que j’ai vécu. Ca m’a rappelé Paris, mon expérience d’auxiliaire de vie pour les personnes âgées dans la capitale, la détresse de certains et la maladie de mon oncle.
A un moment, ils évoquent le souvenir et le fait que seule l’émotion puisse subsister. Je me demandais si les mauvais souvenirs pouvaient vraiment se radoucir avec le temps. Mais je ne pense pas…
J’ai fini mes cours et j’ai commencé mon stage. Je dois effectuer 600 heures. Ca fait beaucoup. Et ce n’est pas vraiment juste qu’il y ait tant de différences entre les étudiants au statut national ou international.
Les étudiants ayant la nationalité ou la résidence permanente doivent effectuer 160 heures de stage après leur Certificat de niveau III. Mais au final, s’ils veulent pousser jusqu’à l’ “Advanced Diploma”, ils devront aussi effectuer ces 600 heures de stage. Mais en théorie, ça veut dire que les employeurs (ceux qui acceptent de rémunerer leurs stagiaires!) emploieront des étudiants internationaux “moins qualifiés”. Car il est obligatoire pour les étudiants internationaux d’effectuer toutes ces heures avant de pouvoir accéder au Certificat de niveau IV puis à l'”Advanced Diploma”.
Peu importe, je suis contente d’avoir eu un très bon formateur. Ivan Livera est un professeur passionné et professionnel. Sa volonté de partager et de pousser ses pupilles à l’excellence est très précieuse. Après l’enseignement des bases et techniques, il nous a ouvert les yeux sur l’essence même de la cuisine : les sentiments. Je le savais mais il l’a confirmé avec son statut de professionnel.
J’effectue mon stage au restaurant SAH Modern Mediterranean (www.sahmediterranean.com.au) avec les excellents chefs Alex Fry et Andy Lean. Je suis chanceuse de travailler avec eux car ils aiment partager leur savoir et sont créatifs. Je pense que c’est bien de maîtriser les techniques de cuisine et de bien les appliquer mais etre créatif, c’est une autre paire de manches. Tout le monde n’est pas capable d’y arriver.
Par exemple, ils vont lancer la seconde édition de leur “Beergustation” (dégustation de bières) ce 28 juillet. Ils vont cuisiner avec la bière ! Excellent ! Je veux dire, hormis le fameux Lapin à la Bière belge, je n’aurais pas osé. Et là, Alex et Andy vont cuisiner tout un menu ! J’ai hâte d’être le cobaye !
Je reviens d’une semaine de tournage d’un documentaire à Brisbane. C’était une expérience incroyable.
Ce documentaire de 52 minutes, tourné par une équipe française, suit des secouristes australiens. Pendant des mois, j’ai expérimenté le système administratif australien, pas si éloigné du français en un sens.
J’ai été régisseuse sur ce tournage. J’ai donc réglé les procédures administratives, contacté tous les protagonistes, organisé les rendez-vous et rempli d’autres tâches liées a la régie.
J’ai aussi réalisé les traductions des interviews. C’était un beau moment car ça prolonge l’expérience.
J’ai eu la chance de rencontrer des gens formidables.
J’ai tellement hâte de prolonger l’expérience avec cette entreprise française !
J’ai eu l’agréable surprise d’être contactée pour l’écriture d’un guide sur l’Australie !
Une mauvaise nouvelle a assombri mon ciel.
Mon compagnon, François, étudie actuellement l’Environnement au TAFE d’Urrbrae, au sud d’Adélaïde.
Au moment où nous planifions nos études l’année dernière, on lui avait dit que ce cursus n’était pas ouvert aux étudiants étrangers. Il a donc choisi une autre formation, dans le Management, même si ce n’était pas son premier choix. Il apprendrait tout de même quelque chose de différent, voire complémentaire.
Ce cursus s’est finalement ouvert aux étudiants étrangers et il s’est inscrit en juillet 2013. Il était très heureux d’enfin pourvoir faire ce qu’il souhaitait vraiment. La formation était très intéressante et il avait hâte d’en apprendre plus.
Les rumeurs ont été confirmées par un courrier du TAFE. Ils vont arrêter la formation. François devrait pouvoir terminer le Diploma. C’est ce que dit la lettre. Les formateurs lui ont dit qu’un seul formateur sera en charge de tous les cours l’année prochaine. Comment un seul et unique formateur peut se charger de l’enseignement de toutes les matières et des corrections de copies pour une promotion entière ? Quelle sera la qualité de cet enseignement ? Je ne parle pas de compétences mais uniquement du temps consacré.
François aura-t-il une formation au rabais et surtout, de quel oeil les employeurs verront cette formation ?
Le pire des cas est que François ne soit pas capable de rester en Australie. Comment arrivera-t-on à le gérer, à gérer le loyer du bail d’un an que nous venons de signer, et la voiture et surtout, comment vais-je faire loin de lui ? Devrais-je tout lâcher, mes études et les incroyables opportunités professionnelles qui s’offrent enfin à moi ?
J’ai toujours senti l’épée de Damoclès flirter mon cuir chevelu. Aujourd’hui plus que jamais. Serai-je capable de décrocher un visa de résidence permanente après mes études ? Les métiers de l’hôtellerie-restauration ont été retiré de la liste des métiers demandés en Australie. J’essaie de trouver des informations pour pouvoir ouvrir mon entreprise mais c’est une longue quête. Je sens un peu comme un Chevalier de la Table Ronde avec ma quête du Saint-Graal. Bien que pour l’instant, je n’ai pas table, ronde ou carrée, ni même de frigo. J’apprécie le minimalisme monastique.
Ca me briserait le coeur de devoir quitter l’Australie. Mon destin ne semble pas être entre mes mains pour l’instant. Je dois essayer de retrouver mon motto épicurien, égaré depuis bien trop longtemps.
Je me remets à écrire de façon beaucoup plus intensive et ça me fait un bien fou. Je n’avais malheureusement pas le temps de m’y consacrer ces derniers mois pour cause d’un emploi du temps très chargé. Mais c’est un plaisir de revenir à ce premier amour.
D’ailleurs, plus qu’un premier amour, c’est une composante de ce que je suis. Je dois beaucoup à mon enseignante du primaire qui nous faisait tenir un journal. J’ai aujourd’hui oublié son nom mais son visage et sa douceur sont encore dans ma mémoire. En revanche, je n’oublierais jamais ce petit cahier simple avec une couverture en plastique bleu.
Parmi mes mille projets, j’écris sur la Tasmanie. J’aime profondément cette île. C’est vrai qu’elle ressemble un peu à la Réunion par son côté sauvage. Mais la Réunion est aujourd’hui bien plus peuplée que la Tasmanie. J’ai tellement apprécié le contact avec la nature. La première nuit passée près d’une plage quasiment déserte, avec le seul bruit du vent dans le feuillage et ce sentiment de grandeur de la Nature était extrêmement romantique pour moi. Moi qui suis très frileuse, je n’ai pas tant souffert que ça des douches fraîches dans les campings.
Bref, je me sentais bien et en harmonie avec la nature. Même si je ne suis pas en pleine brousse, j’apprécie le nouvel appart dans lequel j’ai emménagé. Un arbre à quelques mètres de la fenêtre de ma cuisine accueille un ou plusieurs nids et le chant des oiseaux constitue une très belle musique d’ambiance !
J’ai été contactée pour une interview pour le site internet « Aux cinq coins du monde » (www.aux-cinq-coins-du-monde.com). Cet exercice a été très intéressant et drôle, surtout pour la journaliste que je suis. Ça m’a rappelé celle que j’avais faite pour le site « Réunionnais du Monde » (www.reunionnaisdumonde.com).
Mais la plus impressionnante reste celle faite en 2011 avec 3Z Radio, une radio communautaire mauricienne à Melbourne. Tendre le micro et se retrouver sur la sellette sont deux expériences bien distinctes. J’ai pu voir à quel point cette position pouvait être inconfortable et stressante. Mais j’ai tout de même eu le culot de chanter en direct, à la radio !
Mon interview avec “Aux cinq coins du monde”: http://www.aux-cinq-coins-du-monde.com/2014/01/interview-nathalie-australie/
Mon interview avec “Réunionnais du Monde”: http://www.reunionnaisdumonde.com/spip.php?article11446