Flashback

Une élève m’a récemment rappelé que j’avais commencé ce blog il y a 10 ans. 10 ans que j’essaie d’écrire, de façon plus ou moins régulière.

 

2021 démarre et je regarde dans le rétro. Que se passait-il dans ma vie il y a 20 ans ? Je prenais ma petite valise pour quitter à 17 ans la maison et arriver le jour de mes 18 ans à Paris, quelques jours avant que la panique des attentats ne s’empare de Paris et que je ne devienne l’objet de regards inquiets et d’insultes, que je me frotte au racisme (que j’avais déjà connu auparavant) d’un peu plus près. J’ai aussi réappris à vivre dans un pays au climat tempéré, voir mon corps réagir aux différentes saisons. Suivirent de nombreuses aventures, drôles, dures, incroyables mais surtout formatrices. 

 

Que se passait-il 10 ans plus tard ? Je prenais à nouveau ma petite valise pour aller à l’autre bout du monde (uniquement comparé à Paris), en Australie. Encore une fois, ça a été très exaltant. J’ai eu la chance de travailler dans des secteurs très différents et de rencontrer beaucoup de personnes très intéressantes. Et j’ai bien de la chance d’être toujours en contact avec certaines d’entre elles. J’ai rencontré mon élève zéro, comme il y a un patient zéro, celui avec qui l’aventure de l’enseignement a commencé.

 

Je me souviens de la rencontre avec son père, qui m’a vendu une caméra vidéo et qui me demandait si je donnais des cours de français. Evidemment, j’ai pensé qu’il s’agissait d’une simple boutade, voire même d’un argument commercial. Mais non. J’ai donné mes premiers cours de français à ce jeune homme d’origine vietnamienne en Australie. J’ai découvert la passion contagieuse de la transmission. J’ai voulu bien sûr l’aider sur la grammaire mais j’ai voulu lui donner plus, plus d’éléments sur la culture française.

 

Cet élève zéro a déclenché un processus de réflexion qui a mené à des actions. Comment transmettre au mieux ? J’ai agi 5 ans plus tard. J’ai démarré ma formation de DAEFLE puis, trouvant que je n’avais pas assez de bagage, j’ai entamé mon Master FLE. De façon assez cocasse, j’ai démarré ma première formation, le DAEFLE, sans emploi dans ce domaine. Puis, le hasard a voulu que cette formation s’accorde totalement avec un programme de coopération régionale.

 

Puis j’ai entamé mon Master FLE, en démarrant une autre expérience dans un centre de langues. Un Master à distance commencé en Malaisie et terminé au Canada.

 

Il y a 20 ans sortait « Les fabuleuses aventures d’Amélie Poulain ». Je me souviens d’avoir été éblouie par ce bijou cinématographique à la Réunion, avant de savoir que je devrais faire le choix entre une classe préparatoire aux grandes écoles à la Réunion et la Sorbonne, seule université métropolitaine à m’avoir répondu favorablement. Je passais aussi mon bac cette année-là. La première édition d’épreuves du bac alignées sur les horaires de métropole (soit en début de soirée pour certaines épreuves) et la dernière année d’un format avec toutes les épreuves en fin d’année (les épreuves sont maintenant plus étalées).

 

Je n’aurais jamais imaginé me retrouver aujourd’hui au Canada, à Vancouver, sur le point le plus opposé à la Réunion sur la planète. Je ne suis jamais vraiment projetée dans le futur : j’ai toujours eu tendance à vivre dans le présent et j’essaie d’y rester.