2020 au diapason du soleil

Le premier jour de l’année était radieux, ensoleillé à Vancouver et j’espère que c’est un signe, que le soleil sera l’augure de la décennie pour moi (au moins de l’année !). Un ciel bleu après toutes les teintes de gris humides. Mais je crois que j’ai trouvé mon salut dans la luminothérapie. C’est assez drôle car j’avais fait un reportage pour Vivacité-RTBF à Mons en 2007 il me semble à ce sujet. On trouve souvent l’aide dont on a besoin en soi. Mais si cette pensée semble égocentrique, elle est pourtant bien loin de l’être.

Je souhaite toujours apporter aux autres mais j’ai bien compris que sans énergie, sans paix et sans joie, on transmet _aussi_ du négatif. Lorsque j’enseignais, j’étais très attentive à ça. Je me souviens d’une enseignante qui me disait au sujet des vacances et de recharger ses batteries : «  Elles [les vacances] sont capitales. Si on n’en a pas, on transmet de mauvaises choses, dont la frustration et l’impatience. »

Lors de cette première journée de 2020, assise sur un banc dans un parc, j’observais ces arbres longilignes, peut-être une espèce de conifères, qui se balancent au gré du vent. Je repense à la communication entre les arbres, exposée dans un livre que je n’ai pas fini, « La vie secrète des arbres » de Peter Wohllenben. Les feuillages des arbres se découpaient, pour s’imbriquer les uns dans les autres et certaines branches, légèrement recourbées semblent être des mains qui invitent à danser. Un couple d’arbres qui dansent.

L’art est partout. Dans les mots aussi : nATuRel mais aussi pARTage, mon préféré né d’un projet fictif pour les études, un mélange de partage autour de l’art.

 

Voir ce que l’on veut

 

On voit ce qu’on veut voir. Parfois, l’Australie me manque et je la vois, je la retrouve ici, au Canada. Je voyais même la Réunion en Nouvelle-Zélande. Si on se concentre assez, on voit ce que l’on veut voir. Adolescente et jeune adulte, j’étais très pessimiste. En me frottant à certaines épreuves difficiles, mon regard a changé et c’est pour ça que la gratitude est devenue mon pilier. On oublie trop souvent qu’on a le pouvoir de se changer.

 

2020 sera sonore…

 

J’évoquais dans mon dernier article mon envie de faire du bénévolat, de participer à un projet pour la communauté, mon amour du service public (ex-RFO). Je voulais collaborer avec l’association Valentin Haüys et enregistrer des audio livres par le passé. Aujourd'hui, je réfléchis à aller lire des livres en maison de retraite en attendant mon permis de travail...

J'adore les sons et les voix. Il y a tellement dans une voix. Les voix chaudes, les voix rocailleuses, les voix qui ont vécu, les voix drôles, les voix originales.

J’ai commencé la rédaction de mes modules pour un podcast mais j’ai un souci technique avec mon enregistreur.

 

… et/ou artistique ?

 

Depuis que je suis à Vancouver, la peinture semble aussi m’imprégner. J’ai peint en compagnie d’une amie, Tanya et d’un bon verre de vin (seulement un, je vous rassure). C’était un ciel d’hiver mais très chaleureux. Nous écoutions les explications de Bob Ross et sa voix douce. Je me disais que c’était typique des années 80. Aujourd’hui, les tutoriels en ligne sont tellement criards et le montage est extrêmement rapide, dans cette dévorante envie d’aller toujours plus vite, plus vite vers la fin. Je ne suis pas nostalgique, il faut bien vivre avec son temps mais pour rien au monde, je ne prendrais ce pas. J’aime mon décalage, même si j’en souffre parfois.

J'ai aussi appris à tricoter avec Emily, une amie canadienne qui a joué un rôle important dans mon arrivée à Vancouver.

 

La rencontre, feu de la vie

 

J’ai eu la grande chance de rencontre avec Idliko Kovacs pour écrire un article paru dans le journal bilingue La Source. C’est une femme stupéfiante.

Je me suis sentie revigorée en rencontrant cette militante. J’adore ce métier pour les rencontres que l’on fait. Pour moi, les rencontres et les discussions qui en découlent sont toujours enrichissantes. Elles peuvent nous dresser le poil mais j’aime aussi discuter avec des personnes ayant des points de vue très différents car rien de plus rasoir que d’être entre soi et de s’auto-congratuler. Je n’aime pas les conflits mais je suis toujours admirative d’une belle argumentation dans le respect des différentes opinions. Je garde d’ailleurs un œil sur les prochains cafés-philo sur Vancouver…

 

La pauvreté à Vancouver

 

Dans le Verbatim de la Source, j’évoque l’écart entre les riches et les pauvres à Vancouver mais je pense qu’il n’égale pas ce que j’ai pu entrevoir à Antananarivo à Madagascar.

Mais ça reste choquant de voir qu’elle est si prégnante dans une ville comme Vancouver. Les drogues dures font beaucoup de ravages. Je n’ai pas encore entendu parler d’agression de junkie mais il faut dire que je ne sors pas le soir… La journée, certaines personnes mendient en ville, d’autres restent très discrets ou déambulent simplement dans les rues ou dans les bus.

En parlant de bus, j’ai été très surpris par une scène dans un bus où un jeune roquet, lunettes de soleil et écouteurs sur les oreilles, criait presqu’au chauffeur qu’il n’avait pas la monnaie (alors que sa tenue et ses accessoires indiquaient clairement qu’il pouvait se permettre un ticket de bus). Le nez levé, il est ensuite allé vers le fond du bus. Ca m’a choquée car ça fait bien des semaines voire plus qu’on entend parler de grèves de chauffeurs de bus à cause des conditions de travail mais aussi des salaires non-revalorisés. Comment peut-on manquer de respect envers un service public ? Comment en arrive-t-on à une telle situation ?

Je ne veux pas stigmatiser le Canada, la situation n’est pas plus reluisante en France ; on agresse des pompiers, le personnel hospitalier et d’autres services publics. Mais de façon générale, je ne comprends pas qu’on puisse en arriver à un tel irrespect…

 

La valeur de choses

 

Je me faisais une réflexion sur la valeur qu’on donne aux choses. L’Homme aime ce qui est rare et va sans scrupules creuser les entrailles de la Terre pour y arracher des pierres qui ont mis des milliers d’années à se former, y arracher des vies (celles des mineurs) qui ont été façonnées avec tant d’amour, d’abnégation et de labeur. Mais quid de l’instant rare de paix que l’on peut avoir soi-même, de l’humour d’un jeu de mots au détour d’une conversation, de l’amour d’un premier regard ?

 

On ne se rend compte de la valeur des choses, bien souvent, lorsqu’elles sont perdues. Surtout dans notre monde terriblement matérialiste. Pourtant, elles sont encore si saisissables…