Un nouveau départ. La formule n’est pas nouvelle pour moi. Je démarre beaucoup dans ma vie. Espérons que cette fois-ci, je puisse vivre au même endroit pendant au moins deux ans. Je ne cache pas que je redoute un nouveau rejet administratif depuis mon expérience australienne. Mais j’essaie de garder espoir. Je connais les démarches, le budget à y consacrer mais la nouvelle variante est le délai de traitement ici, au Canada. Pour la reconnaissance des diplômes, les délais annoncés sont de l’ordre de 20 semaines.
Nouveau départ, nouvelle culture. Je découvre la culture nord-américaine. C’est un retour dans le système anglo-saxon avec ces avantages et ces inconvénients, comme partout et uniquement de mon point de vue. Le Canada s’annonce plein de promesses, en termes d’emploi, en termes de qualité de vie. Les offres d’emploi sont généralement alléchantes. Dans mon domaine, il y a énormément d’offres du côté du… Québec. Côté Vancouver, durant les trois semaines passées depuis mon arrivée, j’ai eu quatre entretiens, tous concluant mais ce sont des postes uniquement à temps partiel ou carrément en contractuel. Mais je dois dire que tous les potentiels employeurs ont été très gentils et ont essayé de me donner un maximum de conseils. C’est ce qu’on m’a dit à propos du pays ; les Canadiens sont vraiment très gentils et serviables. J’ai donc une liste d’employeurs à rappeler…une fois que j’aurais mon permis de travail ou visa longue durée.
Certes, les régulations ne sont pas les mêmes et ma grande crainte est la qualité de la nourriture, un détail que je retrouve beaucoup dans les nombreux forums, commentaires sur Facebook et autres vidéos d’expatriés. J’avais déjà décidé, lors de mes investigations en tant que journaliste pour un site internet de santé et de nutrition, de mes études en restauration et au contact de personnes appliquant la permaculture et autres principes respectueux de l’environnement, de vivre et surtout de consommer différemment.
La recherche de travail suit son cours, tout à fait lent d’une installation à l’étranger. Mon plus grand défi est de mettre à distance ma précédente expérience avec l’immigration et mon refus de visa en Australie.
Le « grand air canadien » (enfin un tout petit aperçu, le milieu de la forêt sera pour plus tard)
La nature est belle et accessible à Vancouver. Les montagnes, dont les sommets commencent à s’enneiger doucement, sont toujours dans le champ de vision des Vancouverites. Je me promenais encore dans un parc près d’une plage récemment et j’ai pu voir des écureuils mais aussi des oies sauvages et des lapins déambuler à leur aise. Un autre soir, je me suis retrouvée nez-à-nez avec un raton laveur.
Vancouver a été rebaptisée « Raincouver » par ses habitants en raison d’une abondante pluviométrie. Cependant, j’ai eu beaucoup de chance jusqu’à présent et j’ai eu des journées continues de beau temps avec de belles couleurs d’automne spectaculaires, comme on les imagine. Il fait froid pour moi mais je touche du bois, je n’ai pas été malade depuis mon arrivée (ce que je trouve extraordinaire compte-tenu des températures !). On ne parle que d’une dizaine de degrés, rien de dramatique. Vancouver a un climat océanique donc jamais très froid.
La ville de Vancouver ressemble à son homologue australien, Melbourne, sur certains points. Apparemment, les deux villes sont souvent comparées. Mais je pense que seuls leurs climats et leurs topographies peuvent être comparés. La « vibe » est différente ; il y a plus d’évènements et d’éléments culturels à Melbourne à son sens. En revanche, Vancouver est plus familiale. Je suis parfois nostalgique de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande… Cependant, j’ai retrouvé le charme des « op’ shops » (« opportunity shops »), ici appelés « thrift shops ». La même odeur de vieux placard, la même gentillesse du personnel, les mêmes perles vestimentaires (ou autres !)… En France, cette pratique est encore trop taboue. Je n’ai plus vraiment vécue en France depuis un moment mais à ce que je vois, cette tendance au « recyclage » arrive plus en ligne, comme si nous avions honte d’aller dans un Emmaüs car ce sont des enseignes « trop connotées » (à la pauvreté). Ce sont des cultures différentes.
J’essaie de garder mes bonnes habitudes et de faire du sport régulièrement. Cependant, j’ai essayé de courir un matin et mes bronches n’étaient pas d’accord. L’air glacé dans mes poumons m’a définitivement vacciné contre toute envie impulsive de footing au grand air. Je ne suis pas encore allée faire de randonnée, le temps étant trop froid et le risque de gel et neige important. Cependant, on m’a parlé de nombreux groupes de marche et autour de moi, j’ai des personnes intéressées par la randonnée (eh oui, je ne partirais jamais seule, je ne fais pas le poids face à un ours !).
Première célébration canadienne
J’ai fêté Thanksgiving au sein d’une famille et communauté locale. Certes, j’étais un peu réticente à l’idée de célébrer une fête, que je pensais, être la célébration d’un génocide, au même titre qu’Australia Day (lien) en Australie. Mais j’ai décidé de laisser de côté mes préjugés. Nous en avons tous. Ca m’a fait réfléchir sur notre conditionnement : l’éducation, la société. En France, nous montrons beaucoup l’Amérique du Nord comme un mauvais exemple. Au contraire, j’ai eu la chance de faire la connaissance de personnes très ouvertes, très respectueuses des autres. J’ai découvert un évènement basé autour de la gratitude, une notion qui m’est chère. Nous avons fait un tour de l’assemblée (près d’une trentaine de personnes !) pour exprimer notre gratitude envers quelqu’un ou quelque chose. J’ai trouvé que c’était un beau moment de partage et de communion.
Master un jour, master…
En parallèle de l’installation, je poursuis ma seconde année de Master. Une fois de plus, j’apprécie beaucoup mes études et une fois de plus, je suis consciente de la chance que j’ai de faire des études à ce niveau et à ce prix en regardant les tarifs des universités locales. Je suis un peu triste que cette formation ne dure que deux ans…
Cette année, j’ai osé poser ma candidature de délégué et membre du conseil de perfectionnement du programme. Je prends un nouveau tournant en m’investissant plus pour la communauté et le groupe en général. Adolescente, j’étais très timide et l’idée de me porter volontaire pour parler au nom de tous me donnait l’impression que c’était plus une question d’ego mais avec l’âge, l’expérience et les réflexions, il me semble plus que jamais important de coller à mes convictions et surtout de les appliquer au quotidien en me faisant le porte-voix de la communauté. Je souhaite m’impliquer davantage dans des activités de groupe, comme en sport par exemple. Ici, le curling, une drôle d’activité impliquant une équipe, un palet, des damiers et de la glace, m’intéresse…
Je pense que je serais éligible à un programme de « remise à niveau » des enseignants dans l’une des universités à Vancouver et je comprends bien que les systèmes éducatifs sont différents mais nous parlons de la modique somme de 55 000$ pour une année donc une option pas vraiment d’actualité…
Lâcheté et vision restreinte
Récemment, un ou une anonyme a posté un commentaire « intéressant » suite à mon dernier article sur la Malaisie. Je le trouve « intéressant » en un sens car on sent une personne potentiellement frustrée, jalouse ou ayant une vie assez plate pour avoir le temps de laisser un commentaire pareil sur un blog dont les vues ne sont pas si importantes. De plus, elle est assez lâche pour écrire sous un pseudonyme bancal. Enfin, assez de lumière pour une personne qui n’en a sans doute pas beaucoup là-haut… Ah, et aussi, je trouve triste de penser qu’on « possède » des êtres humains (déjà les animaux, c’est limite) ; « avoir des enfants ». Faire des enfants est un choix très personnel.
Suspension temporaire
Mon dernier message en Malaisie annonçait un nouveau projet à venir. Hélas, ce dernier est suspendu pour l’instant, vu toutes les marmites que j’ai sur le feu. Mais il fait toujours son chemin dans mon esprit et devrait aboutir à un moment. Restez donc à l’écoute !
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