Douceur tropicale

Les bus me rappellent celui d’Harry Potter, fonçant à toute allure. On peut encore voir ceux-là mais leur allure est impressionnante.

 

Choir Festival ou les voix des Seychelles

 

J’ai été bénévole sur le Choir Festival organisé par notre école, l’International Seychelles School. J’étais en charge de l’ouverture et de la fermeture du rideau, une sacrée responsabilité. J’ai donc eu la chance d’assister au spectacle depuis les coulisses. J’avoue que j’ai été enchantée par le National Choir of Seychelles. C’est drôle car des membres de la chorale me racontaient qu’ils étaient récemment partis à la Réunion et que la chorale réunionnaise était récemment venue aux Seychelles.

 

Descente à Baie Lazare

 

C’est vraiment paradisiaque. L’eau transparente, le sable fin, tout y était. Les weekends sont l’occasion d’aller à la plage et de profiter de la beauté des Seychelles. On se sent un peu en vacances pendant deux jours. Cette décompression permet une qualité de vie inestimable. Mon seul regret est de ne pas pouvoir découvrir l’île de Mahé à vélo ; il est hélas bien trop dangereux de prendre la route sur un deux-roues à cause des fous du volant et des routes étroites.

 

Lectures

 

Je viens d’achever « Le chercheur d’or » de Le Clézio et c’était un beau livre. L’évocation du massacre de tortues, qui, j’imagine, existe encore dans quelques endroits sur la planète, était un véritable crève-cœur.

Je me plonge maintenant dans « Le Jardin du Roy » de Philippe Le Gall, auteur breton d’origine qui a écrit sur les Seychelles. La première nouvelle est assez…déroutante.

 

La douceur de vivre

 

Je ne trouve pas qu’il y ait de petits plaisirs ici. Tout est plaisir. J’aime goûter la chair de la vieille (poisson local), une chair si fine…Sur le marché, je retrouve des fruits et légumes semblables à ceux de la Réunion : chouchous, brèdes, songe et autres bananes main. Les prix sont corrects et permettent de vivre décemment. Je repensais à mes années de disette parisienne, au fait que je ne pourrais plus jamais refaire machine arrière et accepter de vivre dans 10 m2 en comptant mes sous pour aller acheter de quoi faire des pâtes avec de la sauce tomate.

On ne peut pas dire que la vie soit non plus facile aux Seychelles. Comme partout, il faut travailler et l’économie seychelloise suit les fluctuations mondiales mais si on vit simplement, la vie est douce.

 

La saveur du quotidien

 

Les journées passent vite. Elles sont remplies certes mais j’ai l’impression que le sablier est encore plus présent ici. Ou alors, j’apprécie trop cette expérience et le bon temps passe vite, comme on dit. Car c’est vrai, j’aime tout. J’aime la quiétude du matin, le paysage qui défile dans le bus, l’horizon d’arbres à pain avec leurs feuilles découpées géantes, l’intérêt de mes élèves pour la phrase que j’ai écrite au tableau et que je n’ai pas expliquée (pour tester leur curiosité), la musique du kreol seselwa (qui a encore des zones d’ombre pour moi, même si je comprends globalement de quoi on parle). Le quotidien a une belle saveur ici pour moi…

 

Patchwork

 

Beaucoup de nationalités sont présentes sur les îles. Le monde entier est à portée de main. Ca me rappelle un très gentil couple qui nous avait accueillis à Auckland via AirBnB. Ils nous disaient qu’ils ne pouvaient plus voyager pour le moment et qu’avoir des hôtes du monde entier leur permettait de continuer à être connectés à toute la planète sans bouger. J’aimerais me tourner vers cette option le jour où j’arrêterais de bouger.

 

Faculté d’émerveillement

 

Je m’amuse donc à cacher quelques détails pour les élèves les plus curieux, laisser des indices aux plus rusés. J’avoue que j’ai toujours aimé ça, les secrets, les énigmes et les surprises. Ainsi, je m’étais amusée à emmener des compagnons vers des destinations inconnues, à cacher des petits mots dans des endroits insolites. J’essaie de rendre ce que la vie me donne souvent : de bonnes surprises. Bien sûr, j’ai eu des périodes de creux de vagues mais globalement, je suis reconnaissante envers le sort. Je ne suis pas à plaindre : je suis en bonne santé (je touche du bois), je fais des choses qui me plaisent ou pour lesquelles je trouve toujours un intérêt, je n’ai pas de gangs à mes trousses et de dettes astronomiques.

 

Mais surtout, ce petit chemin accompli jusqu’à présent ne m’a pas rendue aigrie ou blasée. Bien au contraire, je garde une capacité d’émerveillement intacte. Je retombe même sans cesse amoureuse, notamment de la langue française. Je l’ai toujours aimée mais la transmettre aujourd’hui me met dans une position où elle m’apparaît encore sous un nouveau jour.

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