Conférences et souffle (un peu) court

La semaine, bien remplie, est encore une fois passée très vite. Comme dans un manège, tout va vite et je commence à moins percevoir de détails. J’essaie de rester attentive mais la fatigue ne m’aide pas.

Je n’arrive toujours pas à faire de sport.

Puis j’ai dû avoir une sorte de blackout dimanche ; j’étais malade, alitée…entre bronchite et problèmes digestifs. J’ai beaucoup craint que ce soit une bronchite aiguë me grignotant ma capacité pulmonaire. J’ai toujours quelque chose dans les bronches mais il semble que le ravinstara (plante médicinale locale) soit assez efficace.

Les émissions s’enchaînent et on doit garder le rythme. Ce n’est pas rien 52 émissions.

 

Emportée par la foule

 

Mercredi, j’ai assisté à une descente de la police du côté de Mahamasima, là où je prends mon taxi-be le matin. Un petit fourgon (type taxi-be) de police roulait doucement et les agents à pied saisissaient au hasard les marchandises de ceux qui n’avaient pas été assez rapidement. Du coup, ça détalait dans tous les coins avec de gros ballots de bricoles.

Jeudi matin, quelqu’un m’a presque vomi dessus son petit-déjeuner. J’ai vu que c’était un petit-déjeuner car rien n’avait été digéré. Je n’étais vraiment pas ragoûtant mais pas sûr que cette personne soit encore debout aujourd’hui…

On assiste à des scènes de ce type dans la rue. Des silhouettes sur le sol qui semblent n’être plus que des coquilles vides. Nous avions vu une jeune fille allongée dans la rue, derrière un abri-bus du côté d’Ampefiloha et mon compagnon avait été très choqué, comme d’autres malgaches qui marchaient non loin de lui, de voir une mère et son nourrisson gisants sur un rond-point…

C’est d’autant plus choquant que notre statut de vazaha nous interdit d’intervenir. Pour des raisons de sécurité, nous avons été informés de rester au plus loin de tout ça (aider quelqu’un en difficulté dans la rue, secourir) et de continuer notre route.

C’est difficile de se réfréner, d’aller contre son instinct…

Jeudi, c’est jour de marché à Mahamasima, le jour que je redoute le plus car il est difficile d’avancer entre les clients et les marchands qui mettent en place leurs structures. Si le choléra traîne, je serais en première ligne et j’ai intérêt à faire attention…

Il y a maintenant moins de taxis-be suite à des régulations et contrôles techniques et ça devient à nouveau la bousculade, comme auparavant à Ampefiloha.

 

Les belles formules

 

Nous avons assisté à une conférence sur le Paiement des Services Eco-systémiques à l’Institut Français de Madagascar. C’était intéressant mais je ne suis pas convaincue par le système. Derrière ce terme un peu barbare de Paiement de Services Eco-systémiques, il faut comprendre payer une amende si on ne respecte pas la nature.

Les grandes entreprises ont des armées d’avocats et de juristes en tout genre qui trouve mille pirouettes pour échapper au fisc et aux amendes de ce type. Elles peuvent certes financer une bonne conscience mais elles ont déjà leurs propres fondations pour ça.

J’ai été un peu déçue qu’il n’y ait pas de solution plus locale et plus simple de proposer. Mais où va le monde, ma bonne dame ?

 

Crise de l’emploi chez les jeunes malgaches…

 

J’ai assisté à une autre conférence sur la crise de l’emploi des jeunes à Madagascar à l’antenne locale des Nations Unies. Les chiffres sont affolants ; 50% des jeunes sont sans emploi et ils travaillent à 95% dans le secteur informel.

400 000 jeunes diplômés se retrouvent sur le marché de l’emploi et beaucoup doivent accepter des emplois qui ne correspondent pas à leur qualification. Je m’en plaignais en France mais là, ce n’est pas comparable.

A ma grande surprise, le mot leadership est revenu plusieurs aux côtés des notions de civisme et citoyenneté.

 

Lecture

 

Je n’ai plus le temps de lire mais j’ai tout de même réussi à lire « Shenzen », une bande dessinée de Guy Delisle. J’aime beaucoup cet auteur. J’avais déjà lu ses albums et j’adore son humour et son observation du monde.

 

Madajazzcar – Guillaume  Perret

 

Nous avons eu l’occasion d’assister à un concert du festival Madajazzcar, un festival de jazz (comme son nom l’indique) international à Madagascar. C’est l’un des plus longs au monde avec une durée de 14 jours !

Nous avons eu la grande chance de voir un concert de PHB Tana Quintet et de Guillaume Perret. PHB Tana Quintet restait plus prêt du jazz traditionnel mais l’un des musiciens utilisait un « ewi » (eh oui !) qui donnait une couleur très originale aux morceaux. Ils étaient vraiment tous bons !

Guillaume Perret nous avait amené dans une autre sphère avec un spectacle son et lumière. Ce saxophoniste seul sur scène (mais avec un technicien son et un artiste lumière balèzes) mêle électro et jazz. Il me faisait penser un peu à Ibrahim Maalouf sur certains aspects ; ces deux-là donnent une autre dimension aux cuivres.

J’ai beaucoup aimé l’univers (assez onirique) de Guillaume Perret, qui était sombre à souhait sur l’un des morceaux. C’est vrai qu’il y a parfois un peu trop de basses mais difficile d’échapper à l’électro de nos jours…

 

Nous avons entendu d’autres artistes de la scène jazz malgache dans le très beau théâtre de verdure d’Antsahamanitra. Ils ont tous un sacré niveau…

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Michel (mercredi, 12 octobre 2016 04:30)

    Bonjour Nathalie, tu es tjs dans la compassion. Ne te laisse pas trop prendre affectivement. Tu dois vivre ta vie. À Mada il y a les extrêmes, mais tu dois voir ce qu'il y a de beau, de bien et de vrai.
    On a pris possession du cata aujourd'hui et nous allons nous entraîner Dani et moi autour de Langkawi pour deux semaines.

    Grosses bises et bon courage