Clair-obscur de nouvelles

C’est la période du retournement des morts, le famadihana. Cette coutume funéraire malgache veut qu’on déterre le corps du défunt, qu’on le transport dans le village puis qu’on le ré-enterre. Je ne sais pas si c’est lié mais nous avions vu, au détour d’une rue, un énorme véhicule type 4x4, siglé d’un incroyable « Super Corbillard ».

En tous cas, j’ai vu un mini-bus surmonté d’un cercueil recouvert d’un linceul blanc en ville.

 

La tension monte

 

Les journalistes ont décidé de faire front face à la prochaine loi sur le « Code de la communication ». Nous avions eu la conférence de presse dans nos murs. (lien)

Les marchands à la sauvette se rebiffent également. Tous les endroits où les trottoirs n’existaient plus car étals de fortune, sont maintenant vides. (article de l'Express de Madagascar).

Toute la population semble en avoir assez de la situation actuelle.

La presse avait fait ses choux gras des potentiels affrontements du vendredi 19 août (articles de Midi Madagasikara et de l'Express de Madagascar) mais finalement, le meneur de la contestation a été cueilli chez lui (article de Midi Madagasikara)

Je me plaignais de mon second taxi-be, bondé le matin mais j’ai vu bien pire. Lorsque je rentre le soir, au sud du lac Anosy, je vois une file d’attente d’au moins 400 mètres pour prendre un taxi-be. J’ai vu des gens se ruer sur la toute petite porte (similaire à celle de mon second taxi-be) et même commencer à se pousser les uns les autres. Dans mon cas, le matin, peut-être que tout le monde n’était pas bien réveillé mais en fin de journée, ça me semble plus énergique.

Le meurtre d'un jeune couple de français défraye actuellement la chronique mais hélas, je ne pense pas que le crime, aussi horrible soit-il, soit spécialement liée à la nationalité des victimes (article de Midi Madagasiraka)

 

Pollution : épisode 1564

 

J’ai tenté le masque. On m’a offert un masque de chantier pour parer aux assauts atmosphériques mais l’expérience ne faut pas concluante. En marchant, je transpire et j’ai besoin de plus d’air. Le masque, étant fait d’un matériau friable, se désintègre sur ma peau et ne laissant pas entrer assez d’air, m’étourdit car m’étouffe un peu.

Je marche donc à nouveau sans masque, poumons offerts aux gaz en tout genre.

Mais une nouvelle donnée va changer mes pratiques. Le bail des locaux actuels du Centre de Presse Malagasy expire à la fin de ce mois et nous allons donc déménager. Deux lieux ont été sélectionnés : l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) en ville, à 40 minutes de chez moi et l’Université d’Antananarivo, perchée sur une colline, bien trop loin pour que je puisse m’y rendre en marchant. Ce sera donc un retour au taxi-be pour cette seconde option.

 

La vie nocturne des chiens tananariviens (ou malgaches ?)

 

Tous les canidés de la capitale se mettent d’accord pour s’exprimer la nuit. A Itaosy ou en ville, les aboiements et autres hurlements ont lieu généralement autour de 22 heures et ça peut ressembler à un débat à l’Assemblée nationale en France.

Ils doivent se raconter des choses passionnantes pour aboyer de façon si intense…

Bon, je suis un peu dure car j’ai vu dans quelles conditions certains d’entre eux vivent : sur un mètre carré de balcon. Et je ne pense pas que les maîtres les promènent.

 

Les crachats

 

On crache et on se mouche avec les doigts à tout va. On est en période hivernale et ça accentue sans doute l’expectoration.

Ce crachat facile est d’abord un peu effrayant mais comme on dit, il vaut mieux que ça soit dehors que dedans. Pour le mouchage digital, au prix où sont les mouchoirs comparé au revenu moyen, c’est sûr que cette pratique se comprenne.

Je ne m’émeus plus vraiment du fait de sentir un postillon sur mon peau, d’attraper des microbes et croit très fort en mon système immunitaire.

 

Honte au système

 

Le commerce de denrées périssables périmées, c’est tout de même moche (article de Midi Madagasikara). En Australie, nous allions parfois dans des enseignes spécialisées (Rite Price) mais les denrées périssables étaient moindres et surtout, il y avait tout de même une bonne information du consommateur concernant les conditions d’achat et de péremption des produits.

Ici, je trouve ça tout simplement révoltant et dégradant.

 

Virée nocturne

 

Nous sortons très rarement en ville le soir mais nous avons tout de même fait une incursion nocturne avec mes colocataires. L’ambiance est tellement différente. Autant le brouhaha du jour est assourdissant, les stimulii visuels trop agressifs, autant la nuit paraît « plombée » face au jour. La nuit à Tananarive, tout est très sombre. Le clair-obscur est à son maximum.

Du coup, lorsqu’on passe dans les quartiers où il n’y qu’un éclairage public tous les kilomètres, les feux de déchets ressemblent à des chevelures dorées qui lèchent les ténèbres. Les filles sont adossées au mur, alignées, tellement sobres qu’elles ne paraissent pas être là pour le triste commerce de la chair.

Une virée la nuit, encore un nouvel univers pour mes sens habitués aux défis de la journée. Un univers où le taxi qui nous a ramené à bon port était un bateau ivre dans ce chemin proche de la piste, à l’image de la ville, vallonné.

 

Sortie (ratée) de la ville

 

Nous voulions aller à Ambohimanga ce weekend, une belle excursion touristique hors de la capitale polluée. Hélas, notre aventure s’est révélée d’une autre nature.

Nous avions voulu prendre un premier taxi-be du côté du marché d’Andravoaganhy mais en prenant plusieurs avis de chauffeurs, nous avons changé d’arrêt de bus et traversé le marché. C’était une version urbaine du marché d’Itaosy ; toujours des morceaux de viande, tripes et autres abats pendouillant aux échoppes mais un peu plus de poissons « frais » et séchés cette fois-ci. Il fallait toujours se frayer un chemin dans des ruelles étroites et dont le sol était aussi régulier qu’un cratère lunaire.

 

Concours National de la Chanson Française de l’Alliance Française d’Antananarivo

 

J’ai été membre du jury pour les sélections du Concours National de la Chanson Française à l’Alliance Française d’Antananarivo et c’était vraiment une bonne expérience. C’est la cinquième édition du concours et j’ai eu la chance d’entendre de sacrés talents.

C’était drôle et à la fois un peu effrayant de se mettre dans la peau d’un membre du jury. Le stress de certains candidats était intense et nous essayions de les détendre. En tous cas, j’ai été très fière de participer à un tel évènement.

La demi-finale aurait lieu le 3 septembre et la finale régionale le 10.

Les malgaches sont majoritairement de bons chanteurs et aiment tous le chant. Mon père m’avait d’ailleurs dit qu’à son humble avis, les malgaches étaient parmi les meilleurs musiciens de l’océan Indien. Ça me rappelle un taxi-be qui devait revenir d’une messe un dimanche. Tous les passagers chantaient en chœur et j’ai été très touchée par cette grâce vocale. Une fois de plus, j’ai eu l’impression d’entendre un écho du Pacifique dans ces chants malgaches.

 

Le sport, allié indispensable du voyageur

 

Nous allons tester une piscine avec Noémie, ma colocataire. Il fait encore frais et elle n’est pas chauffée mais nous avons tellement envie de nager que nous allons tenter l’expérience. J’ai beau marcher tous les jours (2 fois 45 minutes) mais je sens que mon corps a besoin de plus.

Noémie fait du futsal mais j’avoue que je préfèrerais le badminton ou la danse. J’ai vu une salle de sport en ville mais j’aimerais plutôt faire un sport qui m’apporte plus qu’un simple effort physique.

Je pense aussi que le sport est capital pour notre équilibre lorsqu’on voyage ou qu’on s’expatrie, surtout les premiers temps. Le moral peut varier, les conditions climatiques et les rythmes de vie sont différents et le sport peut aider à réguler tout ça.

 

Reprendre la radio

 

 

Une superbe opportunité pourrait s’offrir à moi dans les prochaines semaines. Le Centre de Presse Malagasy pourrait conclure un partenariat avec l’Université d’Antananarivo et dans ce partenariat est incluse ma participation en tant qu’animatrice radio pour une émission sur l’éducation aux médias et à l’information. L’émission serait diffusée sur la radio universitaire (Radio Universitaire Ambohitsaina 107FM). C’est terriblement excitant et j’ai hâte de commencer le projet !

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