Le chocolat créol

Ca a toujours été là, ma destination de vacances quand j’étais petite mais maintenant, c’est plus clair : je suis aussi mauricienne. Ma carte d’identité du pays des Dodos est venue confirmer cette appartenance.

 

Mon père est mauricien. Mes souvenirs d’enfance sont idylliques; plages de sable blanc fin, colliers d’algues, bons moments avec les cousins et cousines, le camion de glaces et ses musiques kitsch que mes jeunes oreilles reconnaissaient des kilomètres à la ronde, ma grand-mère et ses chocolats chauds divins, l’accent mauricien d’une grande saveur et douceur… Je sais que j’ai une grande chance d’avoir vécu tout ça et de le vivre encore.

 

Bon, parfois, je fronçais les sourcils quand d’un côté, j’étais trop réunionnaise ou trop mauricienne. On parle de “l’île soeur” quand on parle de Maurice à la Réunion et vice versa. Mais j’ai déjà essuyé des critiques des deux côtés. Mais qu’importe. Je suis contente d’avoir ces belles racines que je réactive maintenant, avant de m’en aller sous d’autres cieux. Ceci-dit, je compte revenir autant que possible dans l’Océan indien car j’ai besoin des montagnes, des bouchons (les friandises, pas les encombrements routiers!) et du secret de la Réunion autant que j’ai besoin du charme de la campagne, de la culture marquée et des havres de nature de Maurice. J’aime mes deux îles.

 

Lors de mon dernier séjour, j’avoue que j’ai particulièrement adoré entendre parler le créol mauricien. Plus lointain que le créol réunionnais car j’y suis moins exposé, je le comprends moins bien mais il est tout aussi charmant. Les créols sont pour moi comme une réalité parallèle. Ayant été élevée uniquement dans la langue française, ils relèvent pour moi d’un certain monde imaginaire. Ils ont acquis le statut du chocolat noir qu’on prend le temps de déguster tout seul dans une ambiance tamisée avec un verre de vin rouge accordé.

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